Du concret, encore du concret. Voilà qui résume, les demandes du secteur, à la veille de la seconde Conférence nationale du handicap, prévue le 8 juin, à Paris.
Au menu des débats: un bilan d'application de la loi du 11 février 2005... pour le moins « contrasté », de l'aveu même de la secrétaire d'Etat, Marie-Anne Montchamp. Les motifs de satisfaction sont toutefois réels, assure la ministre : « 200 000 enfants accueillis en milieu ordinaire, une revalorisation de l'allocation adultes handicapés (AAH) à hauteur de 25 %, une diminution de près de 80 % du nombre d'entreprises n'employant aucune personne handicapée depuis 2005... » Un enthousiasme plus que tempéré par l'Association des paralysés de France (APF). « La question n'est pas tant celle des statistiques que celle des conditions de mise en œuvre de la loi », insiste son président, Jean-Marie Barbier. Et de denrier de citer pêle-mêle : le manque de formation des auxiliaires de vie scolaire, la difficile mise en place du droit à compensation, la question des ressources.... Sans oublier l'épineuse question de l'accessibilité, dont la généralisation devrait être effective en 2015. « Cela s'annonce mal. D'autant que les tentatives de retours en arrière se multiplient», complète-t-il. Avant de réclamer, à nouveau, la mise en place d'une Agence nationale à l'accessibilité universelle.
Défis économiques
C'est dans un contexte budgétaire contraint que s'ouvre cette seconde édition. Un « détail », qui n'a pas échappé au Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), dont le dernier rapport, aux très nombreuses propositions, devrait servir de base aux débats : « La loi de 2005 est aujourd'hui confrontée (...) à de redoutables défis économiques, financiers et sociaux. (...) Le CNCPH ne comprendrait pas que la nécessaire attention qui doit être portée aux finances publiques se traduise par des renoncements (...). » Un sentiment partagé par les 14 organisations réunies au sein de la Conférence des gestionnaires, qui alertent à nouveau sur leurs difficultés : « Nous traversons une triple crise budgétaire, financière et culturelle, lance Philippe Calmette,directeur général de la Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées (Fegapei). A l'occasion de cette Conférence nationale, nous réclamons d'abord un discours de vérité des pouvoirs publics. » Le gouvernement prendra des engagements forts le 8 juin, a promis Roselyne Bachelot. Du côté des professionnels, on ne demande donc qu'à voir...
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 86 - juillet 2011