En réels progrès, mais doit poursuivre ses efforts. L'avis du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), rendu fin février à la lecture du rapport gouvernemental relatif à la mise en œuvre de la politique handicap, est pour le moins équilibré. Cet opus, rédigé à l’intention des parlementaires dans le sillage de la conférence nationale pour le handicap (1), dresse un bilan des politiques publiques. Montant de l’enveloppe en 2010 ? 37,2 milliards d’euros (+32,4 % depuis 2005).
Des signes encourageants
À retenir notamment ? Les résultats affichés en matière de scolarisation (2). En 2010, 201 400 enfants étaient scolarisés en milieu ordinaire. Une progression de près de 30 % en cinq ans, indique le gouvernement. « C’est la manifestation d’une forte volonté de rendre l’école véritablement inclusive », se félicite le CNCPH. Qui émet toutefois quelques réserves – sur le manque de formation des adultes encadrants ou encore sur le retard pris dans l'application du décret sur la coopération entre l’Éducation nationale et le secteur médico-social. Qu'il faudrait impérativement rendre effective avant fin 2013, plaide le conseil.
Autre thématique ? L’emploi, globalement « préservé » en dépit de la conjoncture économique. Signes encourageants, la signature du récent pacte pour l’emploi (3) ou encore le chantier de modernisation des établissements et services d’aide par le travail (Esat), en cours. Petit bémol toutefois, sur le terrain du maintien dans l’emploi. « Le dispositif reste encore très morcelé entre acteurs sociaux et monde du travail, déplore Jean-Luc Darguesse, vice-président du Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux (Gepso). Malgré les règles existantes en matière d’obligations d’emploi, on compte encore 120 000 licenciements pour inaptitude, alors que des réponses peuvent être proposées aux travailleurs handicapés. Cela interroge sur la réalité de la volonté politique. »
Enfin, concernant les réalisations en matière de création de places, annoncées en 2008. Avec un taux de 51 % de places autorisées, les engagements sont certes tenus, note le Conseil, qui reste toutefois « préoccupé » par le décalage avec celles réellement installées, ainsi que par la relative progression des enveloppes dévolues à la reconduction de l’existant.
(1) Lire dans ce numéro p. 47
(2) Lire Direction(s) n° 87, p. 6
(3) Lire Direction(s) n° 93, p. 6
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 95 - mai 2012