Peu de nouvelles annonces d’envergure pour le plan quinquennal de lutte contre l’exclusion et pour l’inclusion sociale, adopté le 21 janvier. En partie dévoilée en décembre dernier à l’issue de la conférence éponyme [1], la feuille de route interministérielle prévoit la mobilisation de quelque 2,5 milliards d’euros à l’horizon 2017, a confirmé le Premier ministre, qui exclut tout nouveau prélèvement fiscal.
Priorité à l'insertion
Dans les rangs du collectif Alerte, c’est l’inquiétude. « Le redéploiement de crédits a ses limites, souligne son animateur Bruno Grouès. Nous réclamons une loi de programmation. Faute de quoi, ces ambitions risquent de rester lettre morte. » Parmi les trois axes du plan ? L’accompagnement vers l’insertion, notamment professionnelle. Dès le premier semestre 2013, la durée moyenne des nouveaux contrats aidés, dont le volume sera stabilisé, devrait atteindre douze mois. Confirmé, l’accès prioritaire à la formation des plus éloignés de l’emploi passera, en outre, par l’instauration d’objectifs spécifiques pour « chaque acteur mobilisant des moyens » (entreprises, organismes collecteurs, employeurs publics…). Les structures d’insertion par l’activité économique (IAE) pourront, quant à elles, contribuer à la réinsertion dans les lieux de détention.
Autre orientation ? La coordination de l’action sociale et la valorisation de ses acteurs. Un plan d’action de refondation du travail social sera mis en œuvre, avec comme point d’orgue, la tenue d’assises en 2014. Le suivi du plan sera assuré par le nouvel inspecteur des Affaires sociales François Chérèque, ancien patron de la CFDT. Un choix qui témoigne de « l’entrée de la lutte contre la pauvreté au cœur du système économique », se réjouit le collectif Alerte.
[1] Lire Direction[s] n° 104, p. 4
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 105 - mars 2013