Plan quinquennal de Lutte contre la pauvreté et pour l’Inclusion sociale, acte II. Cinq mois après la conférence [1], l’heure est au déploiement territorial. À cette fin, l’inspecteur général des Affaires sociales (Igas) Francois Chérèque, chargé du suivi du plan, devait, en mai, s’emparer de son bâton de pèlerin pour un tour des régions. L’occasion pour les territoires d’élaborer leurs propres objectifs prioritaires lors de la trentaine de rencontres locales prévues, indique-t-on à Matignon.
Peu de visibilité financière
Côté mise en œuvre, un tableau de bord de suivi, assorti de trois types d’indicateurs (de mise en œuvre opérationnelle, de mobilisation, d’impact et de performance) a été présenté au Conseil national des politiques de lutte contre l’exclusion (CNLE), fin avril. Trop succinctement au goût du directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), Florent Gueguen. « Même si nous sommes satisfaits de la démarche globale, nous avons à ce stade encore peu de visibilité sur les indicateurs eux-mêmes. L'essentiel est l’évaluation comporte des aspects qualitatifs et une approche territoriale. »
Certains éléments de vigilance ont d’ores et déjà été pointés par l’Inspection : manque d'informations sur les moyens financiers, fin de la « "gestion au thermomètre" qui, malgré les efforts […], semble avoir du mal à atteindre ses objectifs »… Autant d’inquiétudes, relayées à Matignon, le 14 mai dernier, par le Collectif des associations unies. « La mise en place du plan ne va globalement pas assez vite, résume Florent Gueguen. Plusieurs mesures d’urgence n’ont ainsi toujours pas été mises en œuvre, en matière de prévention des expulsions ou de diagnostics territoriaux à 360 °. On a le sentiment que ce n’est pas la priorité du gouvernement pour le moment. »
[1] Lire Direction[s] n° 104 p. 4
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 109 - juillet 2013