Qui l’aime le suive. Au lendemain de son assemblée générale du 12 juin, le syndicat Syneas mise sur sa capacité d’entraînement pour réussir en 2013 à « faire vivre [pleinement] la singularité de la fonction employeur » du secteur social et médico-social. Le timing est parfait : avec le futur projet de loi sur l’économie sociale et solidaire (ESS) dans les tuyaux [1] et la réforme à venir de la représentativité patronale, l'organisation voit là une fenêtre de tir inédite pour rendre visibles, et surtout audibles, les « outsiders » que sont les employeurs de l’ESS dans le dialogue social national. Une opportunité saisie, aux côtés de l’Union de syndicats et groupements d'employeurs Usgeres, au sein d’une future entité pesant quelque 70 000 entreprises et plus d’un million de salariés.
Méthodologie progressive
Second volet, intrinsèquement lié, de la stratégie du Syneas : se doter d’une branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass) forte. « Il ne s’agit pas de choisir entre l’un et l’autre, mais de mettre l’un en cohérence avec l’autre », résume Stéphane Racz, son directeur général. Condition nécessaire ? L’élaboration d’un environnement conventionnel adapté, par le biais d’une convention collective unique étendue dont le principe est aujourd’hui approuvé par la majorité des acteurs de la branche. Le retour de l'Arlésienne ? Pour couper court aux tergiversations récurrentes, le Syneas propose un changement de paradigme, assorti d’une méthodologie progressive préservant, au moins un temps, l’existant. En clair ? Faire que les accords de branche déjà étendus (le périmètre, le travail de nuit, la formation professionnelle…) soient les premiers articles du futur texte et identifier des thématiques, déjà « objets de proximité dans les conventions collectives nationales [CCN] », sur lesquelles avancer. Ce socle commun pourrait être ensuite complété par les CCN actuelles, transformées en autant d’annexes. « Enfin, par un accord de méthode, nous pourrions nous engager à privilégier dans l’avenir les accords de branche, conclut Stéphane Racz. Ce serait un mouvement volontariste et irrémédiable. » Sans retour en arrière possible donc. Les partenaires sociaux, notamment le collège Unifed qui le 13 juin dernier s'est déclaré favorable à une rencontre avec l’Usgeres, sont donc sommés de se prononcer sur le devenir de la Bass impérativement avant… la fin de l’année.
[1] Lire dans ce numéro p.4
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 110 - août 2013