C’est dans un contexte morose sur le front de l’emploi que devrait s’ouvrir la troisième conférence sociale, le 7 juillet. L’occasion pour le gouvernement d’annoncer de nouvelles orientations, notamment pour les seniors. Sans attendre, le ministre du Travail a décidé de forcer l’allure : outre les 50 000 emplois d’avenir initialement prévus, 45 000 autres sont annoncés pour cette année. De quoi renouveler ceux déjà conclus pour un an, mais également d’embaucher au total 70 000 jeunes en 2014, a précisé François Rebsamen. En outre, 400 000 nouveaux contrats uniques d’insertion (CUI), dont 350 000 pour le seul secteur non marchand, pourront aussi être signés.
Ces engagements suffiront-ils à rassurer le collectif Alerte, déterminé à faire de l’emploi des chômeurs de longue durée et des personnes précaires, un thème majeur du rendez-vous social ? Pour y parvenir, il réclame d’être associé à la tenue d’une table ronde sur le sujet, en vue d’aboutir à la négociation d’un accord national interprofessionnel (ANI) en faveur de ces publics.
Un manque d’ambition politique
Au-delà, les organisations déplorent un manque d’ambition politique devant les retards accumulés sur la mise en œuvre de certaines mesures du Plan pauvreté. Le calendrier sera toutefois respecté, leur a assuré Matignon fin mai. Autre sujet d’inquiétude ? Le blocage des allocations logements, entériné par le plan d’économies en partie porté par les projets de loi de finances rectificative. Pas de dégel en vue, a récemment confirmé le ministère du Logement.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 122 - juillet 2014