Principale orientation du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour 2015 ? Éviter les récidives. Doté de 52,9 millions d’euros (– 1,7 million d'euros par rapport à 2014), il doit soutenir en particulier les interventions auprès des 16-25 ans les plus exposés, repérés dans le cadre des conseils locaux et intercommunaux de prévention de la délinquance (CLSPD, CISPD). Profils des jeunes concernés ? Ceux sortant de prison, ceux aux nombreux antécédents judiciaires, les majeurs sortis du système scolaire sans qualification et les mineurs déscolarisés.
Parcours personnalisés
Les actions éligibles au fonds devront permettre « une prise en charge globale […] en matière d’emploi, de formation, de logement, de santé, de relation familiale, d’accès aux droits sociaux, après une phase d’évaluation de leurs besoins », détaille l’administration.
L’offre peut prendre la forme d’ateliers et chantiers d’insertion (ACI) pour les plus en difficulté. Le cas échéant, des prises en charge spécifiques en santé mentale, ou encore un accompagnement renforcé via un suivi par un référent de parcours, peuvent être mobilisés. « Le rééquilibrage progressif de ce fonds, avec un recul des crédits dévolus à la vidéo-protection au profit d’actions de terrain, est un signal positif », commente Audrey Pallez, responsable du pôle Justice des mineurs à la Convention nationale des associations de protection de l’enfant (Cnape). Qui, en outre, se satisfait de la priorité accordée au volet de l’insertion socio-professionnelle et du ciblage sur les 16-25 ans.
Violences faites aux femmes
Autre action prioritaire du FIPD pour 2015, en résonnance avec l'actualité récente : celles de prévention de la radicalisation dans le cadre de la lutte contre les filières terroristes. Mais aussi l’amélioration de la prévention des violences intrafamiliales et faites aux femmes. Dans le même esprit, le ministère de la Justice avait diffusé fin 2014 ses instructions en matière de dépistage des violences conjugales [1]. Ce, notamment afin de développer localement le partenariat entre magistrats et réseau associatif, mais aussi d’accompagner le déploiement du téléphone « grand danger » (TGD) pour les victimes les plus fragiles. Enfin, les crédits du FIPD doivent être affectés en premier lieu aux quartiers prioritaires de la politique de la ville, dont la liste a été récemment détaillée [2].
Circulaire NOR/INT/A/14/31411/C du 31 décembre 2014
[1] Circulaire du 24 novembre 2014
[2] Décrets n° 2014-1750 et n° 2014-1751 du 30 décembre 2014
Justine Canonne
Publié dans le magazine Direction[s] N° 128 - février 2015