« Il faudra veiller à ne pas dénaturer les groupes d’entraide mutuelle (GEM) demain, plaide Claude Finkelstein, présidente de la Fédération nationale des patients en psychiatrie (Fnapsy). Ils doivent rester des Ovni. » Dix ans après leur création, les quelque 400 GEM existants, essentiellement sous forme associative et à l’initiative d’usagers, sont désormais bien installés dans le paysage, note la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) [1]. Meilleure preuve ? Leur financement (29 millions d’euros en 2014), assuré en grande partie par les agences régionales de santé (ARS), a été multiplié par six depuis leur création. Et ce n’est pas fini, a promis la secrétaire d’État Ségolène Neuville, le 1er décembre : le fonds d’intervention régional (FIR) sera mobilisé pour poursuivre la dynamique.
Cadrage national
Pour sécuriser le dispositif, les principales fédérations et les pouvoirs publics planchent depuis plusieurs mois sur la refonte du cahier des charges, dont la publication était initialement attendue pour la fin 2015. Il devrait notamment clarifier le rôle dévolu aux associations marraines. « Elles doivent être gardiennes de l’éthique, décrypte Claude Finkelstein. Dans le cas où le groupe d’entraide est piloté par un gestionnaire, elles doivent aussi veiller à ce que les crédits alloués ne soient pas utilisés sans consultation du GEM. » Enfin, une évaluation qualitative a été confiée à l’Association nationale des centres régionaux pour l'enfance et l'adolescence inadaptée (Ancreai). Elle permettra en particulier de mesurer l’impact du dispositif et de faire des préconisations en matière de partenariats. Résultats à l’automne 2016.
[1] Bilan 2014 de l’activité des GEM, novembre 2015, à consulter sur www.cnsa.fr
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 138 - janvier 2016