Qu’y a-t-il derrière la formule du service civique universel brandie par François Hollande lors de sa conférence de presse du 5 février dernier, encore marquée par « l'esprit du 11 janvier » ? À partir du 1er juin 2015, tous les jeunes de moins de 25 ans demandeurs pourront s’engager au sein d’associations, de collectivités ou dans les services de l’État.
Un dispositif méconnu
L’objectif : proposer 150 000 à 160 000 missions d’ici à l’été, indique le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Bien au-delà des quelque 35 000 volontaires aujourd’hui concernés [1]. « Le calendrier est ambitieux, soulève Nadia Bellaoui, présidente du Mouvement associatif. Nous nous mobilisons donc pour permettre qu’un plus grand nombre de missions soit proposé par les associations. » Ces dernières accueillent déjà 84 % des volontaires actuels, souligne une étude récente [2], qui fait aussi état d’une connaissance relative du dispositif par les responsables associatif et de l'existence de freins financiers à l’accueil de jeunes.
Quel financement ?
Si le président de la République a évoqué un renforcement de l’Agence du service civique, le montant et l’origine des crédits de la montée en charge n’ont pas été précisés. François Chérèque, président de l’Agence, estime à 600 millions d’euros le budget nécessaire pour répondre à 150 000 demandes. Le 16 février, il s’est vu confirmer par l’Élysée « une mobilisation financière importante du gouvernement ».
[1] Objectif fixé par le gouvernement pour 2014 avec un budget de 140 millions d'euros. On comptait plus de 33 000 volontaires en 2013, d'après le rapport sur l'avenir du service civique, remis par François Chérèque en juillet 2014.
[2] « Les responsables associatifs face au service civique », étude de Recherches et solidarités, février 2015.
Justine Canonne
Publié dans le magazine Direction[s] N° 129 - mars 2015