Guy Hagège, président de Nexem, et Stéphane Racz, directeur général
Le 1er janvier 2017, la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass) se dotera officiellement d’un nouvel acteur patronal, Nexem. Qui signe la disparition de ses deux organisations mères (le Syneas et la Fegapei) ainsi que la fin d’un long processus, initié il y a deux ans.
Sitôt née, Nexem devra affronter de nombreux défis. Car cette année, représentativité patronale oblige, la liste des fédérations reconnues représentatives au niveau des branches professionnelles [1] sera publiée par la Direction générale du travail (DGT). Peu de suspense pour les champs d’application de la convention collective nationale du 15 mars 1966 (CCN 66) et des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), où la nouvelle organisation n’aura aucun mal à faire reconnaître sa légitimité. Mais la réforme rebattra aussi les cartes dans la Bass, où Nexem, qui y a fait valoir sa candidature, sera demain un acteur majoritaire, assure son directeur général. « Pour la branche, les résultats ne devraient pas être connus avant septembre 2017, prédit Stéphane Racz. D’ici là, il nous faudra gérer la période transitoire, avec la certitude que les anciennes règles sont obsolètes. » Voilà qui ne devrait pas faciliter les rapports au sein du collège employeurs Unifed. Qui pourrait profiter de cette nouvelle donne pour faire évoluer les statuts de l’organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) Unifaf ?
CCUE, outil du projet politique
« La situation a aussi été l’occasion de se réinterroger sur le projet politique de la branche : quelle est son orientation ? Unifed est-il le bon niveau pour le porter ?, énumère Guy Hagège, président de Nexem. Nous sommes parvenus au bout d’un modèle : Nexem entend convaincre dans sa volonté de construire une branche rénovée. Si nous n’y parvenons pas, nous nous continuerons à avancer. »
Autre enjeu de cette année, électorale de surcroît : l’élaboration avec la Croix-Rouge française du nouveau chantier conventionnel destiné à servir de socle à une future convention collective unique étendue (CCUE). Le projet, qui sera soumis aux autres partenaires sociaux à l’issue de la conclusion d’un accord de méthode, inquiète toujours dans les rangs syndicaux de la CCN 66. « Le recours à la dénonciation n’est pas une fin en soi, balaie Stéphane Racz. Mais il y a tout de même une forme d’urgence aujourd’hui. Il nous faut aboutir à une négociation sur les classifications. Si elle n’est pas productive, nous prendrons alors nos responsabilités. »
[1] Lire Direction[s] n°147, p. 22
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 149 - janvier 2017