Sébastien Darrigrand (Udes)
Une nouvelle bannière nationale, adossée à un « booster » de projets à impact social. C’est l’ambition de l’initiative baptisée « French impact » et de l’accélérateur d’innovation sociale, lancés le 19 janvier par le haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire (ESS), Christophe Itier entre autres [1]. Objectifs affichés ? « Fédérer et valoriser la diversité des acteurs », et en premier lieu ceux de l’ESS. Pour cela, dès février, une plateforme digitale dédiée devait être installée pour identifier les projets innovants. Oui, mais par qui ? s’interroge l’Union des employeurs de l'ESS (Udes). « La question des critères qui seront retenus pour les sélectionner, mais aussi des acteurs qui en seront chargés, est importante, juge son délégué général Sébastien Darrigrand. Des réseaux de l’ESS doivent être aussi autour de la table. » Par ailleurs, en mars, un appel à candidatures permanent sera ouvert en vue de labelliser des territoires et des structures d’accompagnement (incubateurs, pôles territoriaaux de coopération économique – PTCE…), avant la mise en œuvre sur des territoires pilotes au printemps et un déploiement national en janvier 2019.
Le nerf de la guerre
Côté financement, un (ou plusieurs) fonds d’amorçage, mobilisant des crédits publics mais aussi privés, est prévu à l’horizon du deuxième trimestre prochain. De quoi permettre ensuite « un changement d’échelle », en agrégeant des fonds publics existants et en s’inscrivant dans les principaux plans d’investissements déjà prévus. Montant final estimé d’ici à 2022 : un milliard d’euros. « Comment ces crédits seront-ils gagés ? Quelle sera la répartition entre ce qui relève de financements existants et d'enveloppes nouvelles ? Comment le secteur privé sera-t-il intégré ?, énumère Sébastien Darrigrand. Des précisions sont nécessaires. Sans compter que, dans ce contexte, la création d’un crédit d’impôt recherche innovation semblerait pertinente. »
[1] Lire Direction[s] n° 160, p. 8
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 161 - février 2018