Promue par le rapport Borello [1] puis par le plan Pauvreté, l'insertion par l’activité économique (IAE) a décidément le vent en poupe. Mi-janvier, c'était au tour de la Cour des comptes de rendre son verdict [2] sur le secteur : « Un dispositif original aux résultats encourageants », pointent ainsi les magistrats. « Leur rapport montre les forces et le potentiel du tryptique "formation, accompagnement et mise en emploi des entreprises solidaires" pour amener le public vers l'emploi durable », se félicite le réseau Coorace.
Dix recommandations
Et pour conforter cette politique publique, la Cour avance dix recommandations énoncées à l'intention du ministère du Travail et de Pôle Emploi. Afin de développer l'accès à la formation notamment, elle préconise d'orienter l'ensemble des financements publics prévus à cet effet vers les futurs opérateurs de compétences (Opco) et de les associer aux instances de pilotage du secteur. « La formation constitue la priorité, confirme Olivier Dupuis, secrétaire général de la Fédération des entreprises d'insertion (FEI). Même si le plan investissement compétences (PIC) [3] a été une bonne nouvelle, nous ne sommes toujours pas au niveau des ambitions. Il faut aboutir à un reste à charge quasi nul pour les structures, via des modalités de financement adaptés. »
"Continuer à investir"
Autres axes de travail préconisés ? L'amélioration de l’évaluation et de la performance des structures, l'évolution des outils de pilotage des dynamiques territoriales ou encore l'allègement des procédures administratives. « Au-delà, le plus important, c'est le message envoyé, reprend Olivier Dupuis. À savoir que l'IAE est une bonne politique sur laquelle il faut continuer à investir, ce qui est plutôt de bonne augure pour démarrer les concertations sur la réforme du champ. »
[1] Lire Direction[s] n° 161, p. 6
[2] L'insertion des chômeurs par l'IAE, rapport, janvier 2019, sur www.ccomptes.fr
[3] Lire Direction[s] n° 166, p. 7
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 172 - février 2019