« Tout cela manque d’ambition, alors que nous sommes censés être à la veille d’une grande loi », résume le vice-président de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) Luc Gateau, après le vote début décembre de l'enveloppe initiale de la nouvelle branche Autonomie, désormais gérée par la Caisse. Un budget qui consacrera cette année 31,6 milliards d’euros à l’autonomie, dont plus de 26 milliards au seul fonctionnement des structures médico-sociales. En outre, 4,3 milliards d’euros seront dévolus aux prestations individuelles, notamment à l'allocation éducation enfant handicapé (AEEH), relevant jusqu’ici de la branche Familles, au congé proche aidant et à la nouvelle aide à la vie partagée. Pour cela, outre les traditionnelles contributions de solidarité (CSA et Casa), la branche pourra compter sur un transfert de la CSG (28,1 milliards d’euros) et sur une dotation de l’assurance maladie pour compenser les « mesures Ségur ».
Le domicile négligé
En déficit de 400 millions d’euros, ce budget a toutefois été adopté à une « large majorité », s’est félicitée la CNSA. Même si, du côté des associations du GR 31 qui ont refusé de prendre part au vote, la lecture du scrutin diffère. « Cette branche ne doit pas être juste un symbole, reprend Luc Gateau. Elle doit prévoir les budgets nécessaires, en particulier au secteur du handicap dont nous estimons les besoins à 10 à 12 milliards d’euros. Sans compter les urgences non prises en compte, comme le nécessaire soutien aux métiers du domicile. » Un champ qui, cette année, bénéficiera d’un appui à la revalorisation salariale (150 millions) comme à la formation et à la professionnalisation (63 millions) et à la poursuite de la préfiguration de son modèle de financement (17 millions).
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 193 - janvier 2021