Daniel Gacoin, directeur du cabinet Proéthique conseil, et Noémie Gilliotte, rédactrice en chef de Direction[s]
La première édition des Rencontres Direction[s] s’est tenue les 25 et 26 mars derniers. L’occasion pour les directeurs et cadres du secteur social et médico-social, réunis cette année virtuellement, de faire le point sur les grandes réformes à l’œuvre, leur sens et leurs impacts pour l’activité de leurs organisations et de leurs équipes. Mais aussi sur les conséquences, comme sur les opportunités, de la crise sanitaire.
Les effets "loupe" de la crise
En ouverture, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie, a tenu à « rendre hommage aux personnels du prendre soin ». Elle est revenue sur les ambitions du plan d’action pour l’attractivité des métiers qui vise notamment à « améliorer l’accès à la formation, les conditions de travail et de rémunération ». Si pour la ministre la crise a touché davantage les personnes les plus fragiles, elle a aussi eu un « effet loupe » sur des modes d’intervention "hors les murs" et centrés sur "l’aller vers". Des transformations de l’offre et des modèles de l’action sociale déjà engagées, a décrypté en introduction Marcel Jaeger, professeur émérite de la chaire de travail social du Cnam. Selon lui, elles sont surtout l’occasion de s’interroger sur les finalités de l’action sociale, dans un contexte de fortes mutations : « La crise ne cesse de nous rappeler que la première compétence attendue est la capacité à travailler ensemble. »
Huit temps forts, un fil rouge : l'équité territoriale
5e risque Autonomie, transformation de l’offre dans le champ du handicap, réforme de la gouvernance dans la protection de l’enfance, construction des services publics de l’insertion et de la rue au logement… Le fil rouge de ces journées a été sans conteste l’enjeu d’équité territoriale et le pilotage des politiques publiques du secteur, que ce soit dans le champ de l’autonomie des personnes âgées et handicapées – avec la présentation détaillée et en primeur par Marie-Anne Montchamp des préconisations du conseil de la CNSA en matière de financement de la nouvelle 5e branche –, comme dans celui de la protection de l’enfance. Le secrétaire d’État Adrien Taquet a d’ailleurs rappelé les responsabilités de l’État comme des départements de cette politique décentralisée mais partagée.
Innovation numérique et systèmes d’information, attractivité et qualité de vie au travail, dynamique contractuelle et évolution des financements… Des ateliers ont ensuite permis aux participants d’approfondir d’autres chantiers et d’acquérir les clés pour piloter le changement. En tout, huit thématiques approfondies grâce à trente-sept intervenants de qualité : représentants des pouvoirs publics, des organisations représentatives, experts et, bien sûr, directeurs de terrain. Pour échanger sur vos enjeux et partager vos bonnes pratiques.
Noémie Gilliotte, rédactrice en chef