En plein contexte pandémique, l’enjeu est de taille et l’objectif double. « Il nous faut à la fois mieux repérer les situations de vulnérabilité dès l’accès à la procédure d’asile et mieux protéger ceux qui présentent ces fragilités tout au long de leur parcours », souligne Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, présentant le plan Vulnérabilités, publié début juin. Déclinaison de la Stratégie pour l’accueil et l’intégration des réfugiés 2018-2021, il était attendu de pied ferme par les associations, partie prenante d’une longue concertation. « Il montre une vraie prise de conscience des pouvoirs publics et répond à un besoin croissant d'une partie des publics présentant un vrai traumatisme lié à leur parcours migratoire », commente Delphine Rouilleault, directrice générale de France Terre d’asile.
Ouverture de places spécialisées
Sur le volet prévention ? Création d’un réseau de référents « vulnérabilités » parmi les intervenants de l’asile pour une plus forte interopérabilité entre les acteurs, développement de formations pour les professionnels et de campagnes d’information pour le public. Ou encore garantie d'une présence médicale dans chaque centre et expérimentation d’un rendez-vous santé dès l’enregistrement de la demande. « L’enjeu de la prise en charge sanitaire est essentiel et on espère que les échanges se poursuivront sur le volet de la santé mentale », insiste Delphine Rouilleault. Même si, pointe la Fédération des acteurs de Solidarité (FAS), cette mesure sera insuffisante pour « pallier les effets néfastes » du délai de carence dans l’accès à l’assurance maladie pour les demandeurs d’asile.
Côté prise en charge, le plan prévoit le développement de places spécialisées, dont 200 réservées aux personnes LGBT+ au sein du dispositif national d'accueil (DNA) d’ici à 2022, majoritairement en centres à vocation généraliste. Est aussi affichée une cible de 2 % de places accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR) avant 2023. Une mesure qui, pour la FAS, doit s’accompagner de moyens supplémentaires suffisants.
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 199 - juillet 2021