Ceci est un test

Directions.fr : Le site des directeurs et cadres du secteur social et médico social

Crise sanitaire
« Les directeurs, encore en première ligne »

18/08/2021

Sauf urgence, la loi conditionne l’accès aux établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) à la présentation d’un passe sanitaire jusqu’au 15 novembre au moins [1]. Le point avec Caroline Lesné, avocate associée du cabinet Houdart et associés.

Caroline Lesné, avocate associée du cabinet Houdart et associés

Quelles difficultés la mesure peut-elle poser ?

Caroline Lesné. L’appréciation du caractère d’urgence peut être compliquée. Des instructions de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) auraient aidé les directions à savoir quand faire valoir cette notion et quelles mesures prendre le cas échéant. En attendant, c’est à elles qu’il revient de l’évaluer en se référant pour cela aux grands principes (atteinte à la sécurité des personnes accueillies, maintien de la sécurité…). Autre difficulté possible : le contrôle du passe, document comportant des données personnelles. C’est aux directeurs, là encore, qu’il revient de désigner les personnes habilitées pour cela. Enfin, reste l’épineuse la question du personnel disponible : les établissements devront probablement recruter. Y aura-t-il un autre volet Ségur pour financer ce surcoût, évalué à 60 millions d’euros mensuels par la Fédération hospitalière de France (FHF) pour ses seules structures sanitaires ?

La responsabilité des dirigeants peut-elle être engagée [2] ?

C. L. Oui, en cas de contamination d’un résident ou d’un personnel au Covid. Si les mesures suffisantes n’ont pas été mises en place pour assurer les contrôles, l’imprudence ou la négligence pourront être invoquées. Sans compter le manquement au devoir de sécurité des personnes accompagnées et des équipes. Or, assurer cette obligation, surtout en plein été quand les effectifs manquent, n’est pas simple. Si les pouvoirs publics ne leur fournissent pas les moyens de garantir la sécurité, ils se retrouvent en première ligne. Vu le contexte, n’aurait-il pas mieux valu que l’État prenne lui-même en charge les éventuelles indemnisations au titre de la solidarité nationale, empêchant ainsi que leur responsabilité pour faute ne puisse être engagée ? 

À compter du 15 octobre, les professionnels devront tous justifier d’un schéma vaccinal  complet, sous peine d’être suspendus [3]. Y-a-t-il une alternative ? 

C. L. Ils pourront au préalable poser des congés en accord avec leur hiérarchie. C’est probablement la solution qui sera privilégiée pour éviter tout climat social dégradé. Mais une fois les soldes épuisés, leur contrat devront être suspendus, sans rémunération. Ce nouveau régime de suspension s’imposera à tous. Bien plus que l’obligation vaccinale, c’est cette mesure, jugée proportionnée à l’enjeu sanitaire par les Conseils d’État et constitutionnel, qui a crispé. D’autant que les catégories professionnelles les moins vaccinées, et donc susceptibles d’être suspendues, se retrouvent davantage parmi les bas salaires. Tout cela ne contribuera pas à apaiser les tensions dans les établissements : aux managers de rappeler que c’est la loi qui leur impose une telle gestion des ressources humaines.

Des licenciements sont-ils possibles ?

C. L. La vaccination contre le Covid est désormais devenue une obligation professionnelle, dont le manquement délibéré pourra rentrer dans le champ disciplinaire justifiant donc de possibles licenciements, même si je doute qu’ils soient très nombreux. Il y a pourtant un besoin d’apaisement aujourd’hui pour les personnels et les personnes accompagnées, mais aussi pour les directions, placées une fois encore entre le marteau et l’enclume.

[1] Sauf pour les personnes accompagnées. Loi n° 2021-1040 du 5 août 2021

[2] Lire le dossier de ce numéro.

[3] Sauf ceux mentionnés aux 1°, 4°, 8°, 10°, 11° et 13° du I de l'article L312-1 du Code de l'action sociale et des familles.

Gladys Lepasteur

Publié dans le magazine Direction[s] N° 200 - septembre 2021






Ajouter un commentaire
La possibilité de réagir à un article de Direction[s] est réservé aux abonnés  du magazine Direction[s]
Envoyer cette actualité par email :
Email de l'expéditeur (vous)*

Email du destinataire *

Sujet*

Commentaire :

* Champs obligatoires

Le Magazine

N° 235 - novembre 2024
Fundraising. Une course de fonds
Voir le sommaire

Formation Direction[s]
Offres d'emploi
Les 5 dernières annonces publiées
Conseil Départemental de la Seine Saint Denis

DIRECTEUR·RICE GÉNÉRAL·E DU CDEF 93

Conseil Départemental de la Seine Saint Denis

MEDECIN REFERENT MALADIES INFECTIEUSES

UDAF DE LA MARNE

DIRECTEUR DE POLE (H/F)

Le Département de la Manche

Responsable du territoire de solidarité Coutançais (f/h)

Département du Val-de-Marne

GESTIONNAIRE COMPTABLE (H/F)


Voir toutes les offres
Agenda
25 au 27 novembre 2024, à Paris-La Défense et en ligne

JASFFG 2024

26 et 27 novembre 2024, à Poitiers

Intergénération & transmission

26 et 27 novembre 2024, à Paris

Journées internationales de la qualité hospitalière et en santé 2024

27 novembre 2024, à Paris

Rencontres de la justice des mineurs

27 novembre 2024, à Hérouville-Saint-Clair

Les violences sexuelles faites aux enfants : de la dénonciation à la reconstruction


Voir tous les évènements
Trophée Direction[s] : l'essentiel

Logo Trophée 2

Participez au Trophée Direction[s] 2024 !!

Sous les hauts patronages de :

Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes


Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Personnes en situation de handicap

En partenariat avec :

Logo Axiome