Vous avez validé votre certificat d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement ou de service d'intervention sociale (Cafdes), mais vous venez aussi de remporter le 1er Prix du mémoire Cafdes organisé par les Presses de l’EHESP et Direction[s], félicitations ! Pourquoi avez-vous participé ?
Anne-Lise Cafafa. Je viens du sanitaire, aussi ce prix représente pour moi une reconnaissance dans ce passage vers le secteur social et médico-social que j’envisage. Infirmière de formation, j’ai exercé pendant une douzaine d’années tout en me formant régulièrement, avant de me tourner vers des fonctions d’encadrement de services de soin comme cadre de santé depuis 2004. Au bout de quelques années, afin de continuer à progresser, j’ai réalisé un bilan de compétences, avec deux options à la clé : me tourner vers la formation ou bien vers un poste de direction d’établissement. J’ai choisi les deux ! Après l’obtention par la validation des acquis de l'expérience (VAE) d’un titre de formatrice professionnelle pour adultes, j’ai passé aussi le concours du Cafdes dans le cadre d’un congé de formation professionnelle avec le soutien de mon employeur. Mon objectif est idéalement de trouver un poste de direction dans le secteur social ou médico-social, la cause des enfants et de l’aide sociale à l'enfance (ASE) m’intéresse tout particulièrement.
« Mobiliser un réseau partenarial en Ditep pour accompagner l’inclusion sociale d’un jeune public porteur de handicap » : c’est la problématique de votre mémoire. Pourquoi ce sujet ?
A.-L. C. J’ai voulu me pencher sur les politiques publiques qui font la promotion des plateformes pour faire face notamment aux difficultés d’inclusion des personnes, auxquelles je suis par ailleurs confrontée à titre personnel comme maman d’un petit garçon porteur d’un handicap visuel. Il est primordial à mon sens dans nos pratiques de pouvoir croiser tous les regards, toutes les expertises en réponse aux besoins et attentes des publics. Ce qui permet au final de ne pas morceler nos accompagnements et nos actions dans le cadre des prises en charge et des accompagnements !
D'où la nécessité d'un véritable travail partenarial ?
A.-L. C. Dans ma réflexion sur les plateformes, je me suis dit que les dispositifs intégrés des instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (Ditep) avaient cette vocation à fonctionner de façon intégrée entre Itep et service d'éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad), avec un nécessaire réseau de partenaires. Je voulais me pencher plus spécifiquement sur cet enjeu du travail partenarial et en réseau face aux besoins de jeunes qu’on trouve aussi dans les structures de la protection de l’enfance, ou bien, non identifiés encore, dans le droit commun et qui mettent en difficulté les différents cadres institutionnels. Et faire savoir ainsi que le Ditep peut être utile à tout son environnement, comme plateforme ressource de l’Éducation nationale, du secteur sanitaire, des équipes de la protection de l’enfance, mais aussi directement des parents avant même que les enfants y soient orientés. Or, les missions des Ditep sont encore mal repérées par ces partenaires, alors même que leurs équipes ont des compétences spécifiques, une expertise technique et humaine, à faire valoir pour permettre un accompagnement des jeunes favorisant le vivre ensemble. Il s’agit de rendre le Ditep plus opérant afin d’éviter les fonctionnements en silo et ainsi permettre un accès à la scolarité et à la socialisation inclusive plus efficient des jeunes accompagnés.
Carte d'identité
Cadre de santé, Anne-Lise Cafafa est responsable du service médico-psychologique régional de Perpignan, du dispositif de soin aux auteurs de violences sexuelles (DSAVS) et du centre ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (CRIAVS) du Centre hospitalier spécialisé de Thuir (Pyrénées orientales).