Nicolas Paolino, chargé de mission Veille sociale et Hébergement à la Fédération des acteurs de la solidarité
« Faire des services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO) le cœur du réacteur du Service public de la rue au logement sur les territoires. » Résumée il y a peu par la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (Dihal) [1], cette ambition passe d’abord par un pilotage élargi des services pour « refléter la responsabilité partagée des parties prenantes » (État, collectivités, associations, personnes accompagnées...). Présidé par l'État, bien décidé à (re)prendre toute sa place, un comité stratégique réunissant les partenaires sera chargé de définir les axes de travail. La coordination avec d’autres acteurs (agence régionale de santé - ARS, Office français de l’immigration et de l’intégration - Ofii…) est en outre mise en avant. Tout comme la question du statut : le cas échéant, l’activité SIAO doit être indépendante des autres exercées par la structure porteuse, prévient le ministère. Et si une évolution est nécessaire, aux préfets d’étudier « de façon privilégiée les modèles de groupement » (d’intérêt public - GIP, de coopération sociale et médico-sociale - GCSMS…). En tout état de cause, l’adéquation entre statut, mission et fonctionnement effectif sera vérifiée à la fin de l’année.
Garants des parcours
Les missions des SIAO sont par ailleurs musclées. « L’idée est qu’ils ne sont pas là seulement pour réguler les places. Mais qu’ils suivent aussi l’ensemble des parcours, souligne Nicolas Paolino, chargé de mission Veille sociale et Hébergement à la Fédération des acteurs de la solidarité. Ils doivent être identifiés localement comme pôles d’expertise pour cela. » Toutes les personnes sans domicile doivent ainsi bénéficier d’une évaluation « flash » dans les 72 heures, puis d’une autre plus approfondie « dans des délais maîtrisés ».
« Augmenter leurs missions nécessite tout de même de s’interroger sur les moyens, financiers, humains et techniques, sachant qu’il y a une grande disparité de situations », prévient Nicolas Paolino. À ces fins, quelque 72 millions d’euros ont été alloués aux SIAO entre 2019 et 2021, rappelle l’État qui fait des travaux relatifs au système d’information SI-SIAO un chantier prioritaire.
Instruction et son guide d’accompagnement du 31 mars 2022
[1] Lire Direction[s] n° 197, p. 16
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 208 - mai 2022