Incompréhension et colère. Les réactions s’enchaînent après l’adoption le 19 décembre du projet de loi Immigration. "Un texte scandaleux, attentatoire à la dignité et aux droits des migrants", s’insurge l’APF France handicap. "Un recul sans précédent pour les droits des plus vulnérables et un abandon de la solidarité" rebondit l’Uniopss. Le texte, "aux orientations xénophobes", n’épargne pas non plus les enfants, s’inquiète la Cnape qui appelle à "un sursaut républicain". En cause ? "L'article 12 bis [qui] prive les jeunes majeurs arrivés en France durant leur minorité, et faisant l'objet d'une obligation de quitter le territoire français, du droit de bénéficier du soutien de l'aide sociale à l'enfance". Une indignation partagée par le CAU, fustigeant "le délai de carence de cinq ans de régularité de séjour imposé pour l’accès au droit au logement opposable, aux allocations familiales, aux APL ou encore à l’APA". Pas question pour nous d’appliquer ce dernier volet d’ailleurs, ont indiqué les départements de gauche, opposés à la "préférence nationale". Les espoirs sont maintenant entre les mains du Conseil constitutionnel, saisi. En attendant, "ce sera sans nous", a prévenu la FAS, préoccupée aussi par "les conditions de lutte contre la pauvreté par des intervenants sociaux et sanitaires déjà fragilisés". À l’origine d’un appel à la grève, elle s’apprête à engager une consultation pour déterminer les modalités de la mobilisation collective. "Faisons barrage à l’exclusion et à la paupérisation des étrangers", résume le collectif Alerte.
Gladys Lepasteur