Parmi les grands chantiers inscrits à l’agenda de la Haute Autorité de santé (HAS) ? La santé mentale et la psychiatrie, qui feront l’objet d’un troisième plan éponyme pour les cinq prochaines années. Un excellent timing pour le sujet, auquel la HAS travaille déjà, et désormais érigé grande cause nationale pour 2025.
Un travail concerté
Le sujet est d’importance. « Près de 8,5 millions de personnes sont concernées, cela représente environ quinze ans d’espérance de vie en moins pour elles, et c’est aussi l’un des premiers postes de dépenses de l’assurance maladie, a justifié, début octobre, Lionel Collet, son président. La psychiatrie est étroitement liée à l’organisation du système de santé : il est donc important d’avoir des recommandations françaises. » Pour y travailler, un comité a été créé, sous la houlette de l’ex-déléguée interministérielle à l’autisme, Claire Compagnon. Réunies pour la première fois quelques jours plus tôt, les parties prenantes (institutionnels, usagers, professionnels…) ont recensé les besoins et identifié neuf thématiques, avant validation du programme de travail et d’un agenda. Parmi elles : le droit des patients et des personnes accompagnées, la psychiatrie de la personne âgée ou encore la santé mentale et les addictions. « Nous sommes en train de les prioriser car nous n’avons pas les moyens de tout faire », a expliqué Lionel Collet.
4 300 nouvelles évaluations
Autre chantier : l’évaluation des 41 000 établissements et services sociaux et médico-sociaux. Entre le 1er janvier et le 30 septembre 2024, 4 300 nouvelles structures sont entrées dans la démarche. En la matière, l’enjeu est double. D’abord progresser en termes d’homogénéisation des pratiques des quelque 150 organismes accrédités : un groupe de travail a été installé à ces fins. Mais aussi soutenir les gestionnaires : le déploiement d’un pôle d’appui aux établissements est en réflexion « pour les aider à préparer leur dossier et améliorer leur qualité. Mais là encore, nous ne pourrons le faire qu’avec des moyens ad hoc », a prévenu Lionel Collet, listant les nouvelles missions imposées à la HAS. Ainsi, de prochaines recommandations de bonnes pratiques sont promises avant la fin de l’année, comme celle relative à la vie affective et sexuelle de la personne accompagnée en établissement, ou encore à la bonne coordination entre les services de protection de l’enfance et de pédopsychiatrie. Montant des besoins supplémentaires : 700 000 euros sur un budget initial de 73 millions.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 235 - novembre 2024