Le secteur pourrait compter une nouvelle venue : la maison d’accompagnement. Prévue dans le projet de loi Fin de vie, cet intermédiaire entre domicile et hôpital proposerait des soins aux publics souffrant d’une affection grave et incurable, et soutiendrait leurs proches. Une nouvelle catégorie d’établissements nécessaire ?, s’interroge le conseil national d’évaluation des normes. Oui, défend le Gouvernement dans son étude d’impact. L’organisation actuelle en trois niveaux graduels ne favorise pas les prises en charge adaptées et entraîne des effets de report vers l’hôpital. Cette solution répond à la recommandation de la Convention citoyenne de lieux d’accueil hors du sanitaire, ajoute-t-il. « L’amélioration de la structuration de la fin de vie et des soins palliatifs est impérative. Si l’on crée une aide à mourir, ceux qui ne veulent pas y recourir doivent être bien accompagnés », appuie Pascal Champvert, président de l’association des directeurs AD-PA.
Ce qu’on en sait
À quoi ressembleraient ces unités ? De douze à quinze lits en hébergement, elles seraient peu médicalisées mais avec une permanence soignante. Après évaluation médicale, l’admission serait prononcée en provenance du domicile si l’environnement est inadapté, d’un établissement médico-social peu médicalisé ou en sortie d’hospitalisation. Des prestations seraient ouvertes aux non-résidents. « Il faudra qu’elles comptent un nombre significatif de personnes âgées sauf à dire que ces dernières ne méritent pas un accompagnement à la fin de vie », prévient Pascal Champvert.
Côté moyens, l’association de directeurs AD-PA se dit « vigilante ». Le Gouvernement mise sur un budget de 970 000 euros par an et par maison (coût à la place de 65 000 euros). La prise en charge médicale s’imputerait sur l’objectif national Ondam Soins de ville et donnerait lieu à un forfait journalier hospitalier, pouvant être couvert par l’assurance maladie complémentaire. Objectif à terme : une maison par département, avec un déploiement progressif par appels à manifestation d’intérêt.
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 230 - mai 2024