« Les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) contribuent à l’accompagnement vers l’emploi de ceux qui en sont le plus éloignés. Quelle que soit la prochaine majorité, le plein-emploi doit rester un objectif partagé », espère David Horiot, président de Chantier école. Pour les réseaux mobilisés, une question subsiste pourtant : quelle est l’ambition des pouvoirs publics pour les SIAE, « sommées de remplir toujours plus de missions d’intérêt général avec toujours moins de moyens » ? Et ce, alors que les contraintes, « directement à l’origine de fermetures de postes […] et de structures », s’accumulent. Dernière en date ? Le flou sur les déclinaisons opérationnelles de la loi Plein emploi. « À ce stade, on ne sait toujours pas ce qui se décidera, ni comment le secteur y sera intégré », résume David Horiot.
Les ACI en tension
Dans ce contexte, la désindexation des aides au poste passe mal. « L’impact de cette décision, prise pour contribuer au plan d’économies décidé à Bercy, sera considérable et, en particulier pour les ateliers et chantiers d’insertion (ACI) qui perçoivent l’aide la plus importante eu égard au public qu’ils accompagnent !, rappelle David Horiot. Si en 2022, 35 % d’entre eux étaient en difficulté, 45 % en 2023, je n’ose imaginer les conséquences de cette mesure sur 2024 ! »
Autre embûche : la diminution des fonds structurels européens pour la France, se traduisant par « des baisses substantielles de moyens au local ». Les organisations plaident ainsi pour une remise à plat des enveloppes disponibles pour les missions sociales éligibles des SIAE. Ainsi que pour des moyens nouveaux, notamment via le prochain budget, pour poursuivre le déploiement de postes et appuyer les opérateurs de compétences en faveur de la formation.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 232 - juillet 2024