Si pour USB-Domicile, l'Union syndicale des employeurs de la branche de l'aide à domicile, les négociations sur la convention collective unique (CCU) sont terminées, les syndicats de salariés ne l'entendent pas de cette oreille. Lors de l'ultime commission mixte paritaire du 25 mars, ces derniers comptaient ne pas limiter les échanges aux derniers détails relatifs au régime de prévoyance et à la complémentaire santé. « Nous avons une bagarre à mener, mais la CFTC Santé sociaux est une incurable optimiste », annonce Gérard Sauty, le chef de file de la négociation. Quelques jours avant cette rencontre, les employeurs ont adressé aux organisations syndicales une nouvelle mouture du texte comprenant l'acquisition de cinq jours de congés d'ancienneté à partir de 20 ans d'ancienneté dans la structure au lieu de 25 ans. Mais une fin de non-recevoir pour les autres revendications des représentants des salariés.
Les conditions de la CFDT
Les blocages sont nombreux, ce qui risque d'inciter certains syndicats à garder leur stylo dans leur poche. C'est notamment la posture annoncée par la Fnas-FO et de la CFTC. Principal pierre d'achoppement ? L'indemnisation des kilomètres de trajet entre le domicile et la première intervention et la dernière intervention et le domicile. Une disposition qui figure dans la convention de l'union nationale ADMR et que les organisations syndicales souhaitent voir reprise dans la CCU. « On ne peut pas parler d'une convention collective de haut niveau », critique, pour sa part, la CGT. De son côté, Claude Dumur de la CFE-CGC aspire à voir les astreintes mieux rémunérées et une baisse du forfait jours des cadres. De son côté, la CFDT préfère jouer la carte du compromis. « Nous signerons à condition que tous les employeurs adoptent ce texte et que les négociations restent ouvertes sur les frais de trajet », explique Maryvonne Nicole, la secrétaire générale. Pour Emmanuel Verny, directeur général de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services à domicile (UNA), cette voie est possible. « Car il est temps de signer... après neuf ans de négociations. »
Nadia Graradji