Coup de théâtre. Lors de la commission mixte paritaire (CMP) du 26 mars relative à la convention collective nationale du 15 mars 1966 (CCN 66), les partenaires sociaux ont été informés de la volonté du syndicat d'employeurs Snaless d'être convié à la table des négociations. Une demande adressée à la présidente de la CMP qui représente la Direction générale du travail, par courrier le 18 mars. Argument de l'organisation ? Son adhésion à la CCN 66, renouvelée en 2009 et notifiée, en décembre dernier, à l'ensemble des partenaires.
Négos sous haute tension
Alors que le paysage patronal et conventionnel semble amorcer une recomposition d'envergure (1), le Snaless ne compte donc pas rester simple spectateur. Non signataire de la CCN 66 que ses adhérents appliquent, il a toujours été tenu à distance par les autres organisations patronales de la branche. À l'exception notable de la fédération d'employeurs Fegapei, avec laquelle il est lié par un « partenariat technique ». Par ce biais, le Snaless (qui, en tant qu'employeur, est aussi adhérent de la Fegapei...) avait donc déjà glissé un pied dans la porte. Aujourd'hui, il essaie de franchir le seuil. « Les autres syndicats d'employeurs donneront leur avis, mais la décision relève uniquement du ministère du Travail », estime son président, Pierre Queille. La Fegapei est favorable à l'arrivée de ce nouvel interlocuteur sous sa propre bannière. « Mais en cas de refus des autres organisations, nous proposerons au Snaless de faire partie de notre délégation », ajoute son directeur général, Philippe Calmette. Le Syneas indique, pour sa part, que pour statuer il doit être saisi, comme tous les partenaires sociaux, d'une demande. Qu'il n'en n'a pas reçu... La CMP du 11 mai s'annonce donc sous haute tension. D'autant qu'elle sera aussi l'occasion, ou non, de finaliser la politique salariale 2010. Sujet ayant achoppé lors de la dernière CMP.
(1) Lire Direction(s) n°74, p. 4 et n° 71, p. 4
Noémie Gilliotte