Les députés ont adopté le projet de loi sur les emplois d'avenir, en première lecture, le 12 septembre.
« Tout ce qui pourra concourir, en ces temps de chômage de masse, à trouver une solution conjoncturelle pour les jeunes est intéressant, souligne Alexis Goursolas, chargé de mission à la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars). Encore faut-il que les conditions de réussite soient réunies… » Pas de blanc-seing donc délivré par le secteur, après l’adoption par les députés, en première lecture, du projet de loi relatif aux emplois d’avenir, le 12 septembre.
Projet phare du gouvernement, 150 000 emplois d’avenir devraient être créés en cinq ans. Financés par l’État à hauteur de 75 % de la rémunération brute, ils s’adressent en particulier au secteur non marchand, notamment social et médico-social. Cible prioritaire ? Les jeunes de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés, rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi. Un public que l’Union des syndicats et groupements d’employeurs Usgeres aurait aimé voir élargi. « Parmi les 70 métiers clés du secteur, seuls cinq sont susceptibles de convenir à des jeunes titulaires de diplômes de niveau VI, explique Sébastien Darrigrand, délégué général. On ne peut imaginer qu’ils intègrent ainsi les entreprises du secteur, dont les besoins en personnels qualifiés sont importants. Tout un travail doit être mené en amont (avec les organismes paritaires collecteurs agréés, les missions locales, les régions…) pour définir les modalités d’un réel partenariat. »
Les députés à la manœuvre
Parmi les principaux apports issus des rangs du palais Bourbon ? Des garanties renforcées en matière de formation… encore insuffisantes, estime la Fnars. « On ne peut laisser les employeurs seuls face à de telles obligations, reprend Alexis Goursolas. Des moyens financiers et des compétences doivent leur être donnés. » À retenir encore : des dispositions supplémentaires ont été apportées en vue d'un meilleur accompagnement des candidats et les structures d’insertion par l’activité économique, un temps oubliées, sont désormais explicitement nommées dans le dispositif. Enfin, les travailleurs handicapés pourront en bénéficier jusqu’à l’âge de 30 ans. Une possibilité conforme aux nouvelles orientations [1] de Matignon. L’examen du texte au Sénat était prévu pour le 24 septembre.
[1] La circulaire n° 5602/SG du 4 septembre 2012 prévoit la prise en compte du handicap dans les projets de loi.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 100 - novembre 2012