À l'issue de la commission paritaire du 20 janvier, aucune des organisations syndicales présentes ne semblait prête à parapher, en l'état, la proposition d'avenant de la fédération patronale Fehap, élaborée dans le cadre de la dénonciation partielle de la convention collective nationale d'octobre 1951 (CCN 51). Un texte pourtant destiné à rassurer les syndicats en restaurant, à l'identique, les dispositions conventionnelles dénoncées uniquement en raison du principe d'indivisibilité, indique la Fehap. Pour Michel Rollo, secrétaire général de la CFTC, pas question de se priver d'un tel moyen de pression dans les échanges à venir : « En cas d'échec des négociations fin novembre, la Fehap aurait alors obtenu ce qu'elle veut : le maintien de la CCN 51 en l'état, amputée uniquement des 15 articles soumis à discussion depuis le début ! »
Contrepartie salariale ?
Autre point, cette fois mis à l'ordre du jour par les syndicats : la politique salariale. « Les salaires stagnent dans le secteur depuis 1999. Un geste patronal dans ce domaine pourrait constituer un signe de détente, afin d'aborder plus sereinement la suite », estime Claude Dumur de la CFE-CGC. Dont acte, note la Fehap, mais pas avant d'avoir recueilli les indispensables éléments budgétaires pour 2012. Le sujet sera donc inscrit à l'ordre du jour des échanges en avril. La prochaine conférence salariale, à la Direction générale de la cohésion sociale, pourrait néanmoins fournir des premiers éléments d'analyse.
Pour l'heure, l'unité syndicale semble à la peine. Les représentants des salariés décideront-ils de faire de l'assemblée générale de la Fehap, en mars, un terrain d'expression pour interpeller les employeurs ? Une décision sur leurs modalités d'actions communes devrait être prise avant le 15 février.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 93 - mars 2012