Le GNDA fédère 100 directeurs généraux d’association du secteur social et médico-social, dans l’ensemble des régions, œuvrant à l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité (handicap, enfants en difficulté, personnes en situation d’exclusion, personnes âgées, souffrant d'addictions…).
La situation aujourd’hui : l’iniquité de traitement de nos salariés génère une profonde injustice, une perte de motivation, un risque d’implosion des équipes et des organisations, et est venue aggraver la perte d’attractivité des métiers de notre champ, elle-même influençant négativement la qualité et nos actions quotidiennes.
En juin 2021, aux fins de reconnaître l’investissement des professionnels dans la gestion de la crise Covid, les métiers de l’hôpital puis des Ehpad ont tous été revalorisés. Le secteur social et médico-social a dû se battre pour bénéficier du même traitement. Mais la reconnaissance de « nos » métiers s’est faite au compte-gouttes et de manière discriminatoire. D’abord, les professionnels du soin en novembre 2021, puis six mois après, les personnels socio-éducatifs. Mais sont toujours exclus les métiers supports et de direction : services généraux et administratifs, directeurs… Comment pouvons-nous diriger des organisations ouvertes en continu à l’accueil de personnes vulnérables sans nos services techniques, logistiques et administratifs ? Chacun, de sa place, contribue à la qualité du service rendu aux publics accompagnés. Combien de temps devrons-nous clamer cette évidence et rappeler les fondements éthiques du management ? Chaque liste de métiers comporte des oublis, renforçant le sentiment d’injustice des salariés et d’incompréhension des dirigeants chargés d’appliquer ces mesures partielles.
L’incohérence de la méthode utilisée décrédibilise les autorités et les organisations qui ont contribué à élaborer ces règles. Pourquoi une telle différence de traitement entre les champs alors que les métiers sont les mêmes, que les motifs de revalorisation sont tout autant légitimes, et que chacun admet la nécessaire revalorisation d’un secteur dans lequel les salaires ont connu une forte érosion dans la dernière décennie ?
Nous n’avons plus le temps d’attendre. C’est pourquoi nous demandons l’application immédiate de la revalorisation salariale à l’ensemble des professionnels de nos structures sociales et médico-sociales. Cela passera par la préparation et la présentation à l’agrément d’un accord de branche exhaustif. Tant que cette question d’équité de traitement ne sera pas réglée, nous ne pourrons garantir le climat social de nos organisations et, en conséquence, la qualité de nos accompagnements. À un niveau plus large, un tel contexte constitue un obstacle à la négociation d’une convention unique de branche pourtant indispensable.
Par ailleurs, ces revalorisations des salaires ne concernent pas les activités financées par des subventions annuelles ou pluriannuelles. Comment pouvons-nous diriger des structures au sein desquelles des salariés qui ont les mêmes fonctions ne sont pas revalorisés car ils n’ont pas le même financeur ?
Nous demandons l’ouverture d’une conférence des financeurs à la fois pour garantir de façon responsable le financement des mesures déjà décidées, et pour mettre en place le financement des revalorisations à l’ensemble de nos professionnels quel que soit leur financement. Une telle conférence sous la responsabilité de l’État devra réunir la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), les départements, mais aussi la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), et plus largement tous les financeurs de notre secteur.
Le GNDA reste mobilisé pour la reconnaissance de tous les métiers. Nous continuerons à agir aux côtés des fédérations du secteur jusqu’à l’obtention de ces revalorisations aussi légitimes que nécessaires.
Bruno Dandoy et Sophie Péron, coprésidents du GNDA