Les agences régionales de santé (ARS) doivent désormais coopérer avec l'ensemble des services de l'État pour renforcer la prévention des phénomènes de radicalisation. Une instruction datée du 8 janvier 2016 émanant du ministère en charge des affaires sociales précise en effet que "cette action concerne le ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, ses opérateurs ainsi que les professionnels des secteurs sanitaire et médico-social". Ce texte définit le cadre d'intervention des ARS et leur rôle pour soutenir l'action des préfets. Avec toujours comme principes le respect de la déontologie et l'indépendance des professionnels. L'instruction rappelle en annexe quelles sont les caractéristiques de la radicalisation : un processus progressif, une adhésion à une idéologie extrémiste et l'adoption de la violence. En outre, elle propose, à toutes fins utiles, dans un tableau de synthèse, le référentiel interministériel des indicateurs du basculement dans la radicalisation.
Rôle éminemment informatif des ARS
Les ARS ont essentiellement un rôle d'information. Elles doivent ainsi sensibiliser et informer les professionnels et les établissements sur le rôle qu'ils pourraient être amenés à jouer dans la prise en charge médicale ou le soutien psychologique des individus radicalisés, sur leurs droits et obligations concernant le respect du secret médical et ses dérogations. Elles doivent également informer les services préfectoraux des dispositifs et professionnels sanitaires et médico-sociaux susceptibles d’être sollicités et aussi relayer les besoins de formation.
Référent régional radicalisation
Les ARS sont appelées à désigner, dans les meilleurs délais, un "référent régional radicalisation" qui les aidera à assurer leurs missions. Ce référent constituera une cartographie des ressources régionales volontaires pour prendre en charge les jeunes ou leurs familles. Cette cartographie comprendra des "ressources médicales et paramédicales généralistes et spécialisées, des psychologues cliniciens et des établissements médico-sociaux si nécessaire". L'instruction précise que toutes les compétences seront recherchées. Le référent pourra notamment mobiliser et sensibiliser les acteurs et professionnels de la psychiatrie infanto-juvénile notamment en ville, au sein des maisons des adolescents, des points accueil écoute jeunes et des centres médico-psychologiques (CMP).
Source : instruction du 8 janvier 2016
Véronique de La Touanne