Peu importe l'article 51 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 qui envisage la reprise de ses missions par la Haute Autorité de santé (HAS) à compter du 1er avril 2018, l'Anesm poursuit ses travaux. Elle a ainsi rendu public, le 28 novembre, une nouvelle recommandation de bonnes pratiques professionnelles (RBPP) à destination, principalement, des personnels des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud).
Accompagner les changements
Le document a pour ambition d'accompagner le secteur dans un contexte marqué par d'importantes réformes juridiques mais aussi par le développement de nouvelles réponses aux conduites addictives. Rappelons, notamment, que la loi Santé de 2016 a élargi les missions des Caarud qui ont, par ailleurs, été autorisés à utiliser de nouveaux outils et produits de santé (tests rapides d’orientation diagnostique, autotests de détection des maladies infectieuses...).
Du parcours de l'usager
Construites à partir des missions des Caarud, les recommandations de l'Anesm intègrent la logique de parcours de l'usager dans sa double dimension sanitaire et sociale. Ce, sans oublier de rappeler au préalable la "place centrale des personnes dans le dispositif".
Dans le détail, une série de développements porte sur le matériel de réduction des risques (information et conseils, distribution, récupération). Également au programme :
- l'accompagnement et l'orientation vers le soin et l'inclusion sociale ;
- l'accompagnement vers le logement et vers l'emploi ;
- le soutien à la parentalité.
Diversité des lieux d'intervention
Le document se penche aussi sur la mission d’« aller-vers » des Caarud, définie comme « l'intervention de proximité à l'extérieur du centre, en vue d'établir un contact
avec les usagers ». A ce titre, un focus particulier est consacré aux interventions des personnels en milieu festif, leur attention étant attirée, entre autres, sur :
- l'évaluation, avec l’ensemble des parties prenantes, du dispositif à mettre en place ;
- la coordination avec les équipes organisatrices de l’événement et avec les services de sécurité et/ou forces de l’ordre ;
- la coordination de l’ensemble de l’équipe d’intervenants en réduction des risques (professionnels, bénévoles, pairs) ;
- le respect des principes éthiques de l’intervention en réduction des risques et des dommages (neutralité à l'égard des choix individuels, confidentialité des informations, anonymat...).
Source : recommandation de l'Anesm, nov. 2017.
Sybilline Chassat-Philippe