Ceci est un test

Directions.fr : Le site des directeurs et cadres du secteur social et médico social

Droit du travail
Nouvelle loi relative au harcèlement sexuel

10/08/2012

Trois mois après son abrogation par le Conseil Constitutionnel, en raison de son imprécision, le délit de harcèlement sexuel vient, par la loi du 6 août 2012, de retrouver sa place dans le code pénal. La définition a été élargie, les sanctions aggravées et le délit de discrimination résultant des faits de harcèlement instauré.

Jusqu’ici défini comme « le fait de harceler autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle », le délit de harcèlement sexuel est aujourd’hui beaucoup plus détaillé et plus largement appréhendé. La loi du 6 août 2012 distingue désormais les faits constitutifs d’un harcèlement et les faits assimilés à un harcèlement et englobe ainsi plus de situations. Le code du travail a également été modifié pour introduire cette nouvelle définition.

Définition

L’article 222-33 du code pénal et l’article L 1153-1 du code du travail définissent le harcèlement sexuel comme « le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. » Le point de vue de la victime est ainsi pour la première fois pris en compte.

Par ailleurs, « est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d'user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers. » Le législateur tient ici à réprimer le chantage sexuel, qui peut par exemple intervenir lors d’un entretien d’embauche ou l’attribution d’une promotion.

Sanctions

Les peines encourues en cas de harcèlement sexuel ou moral sont alourdies par la loi du 6 août, à savoir 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende (contre un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende précédemment). Elles sont cependant portées à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende pour le harcèlement sexuel en cas de circonstances aggravantes, « lorsque les faits sont commis :

  • Par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions ;
  • Sur un mineur de quinze ans ;
  • Sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ;
  • Sur une personne dont la particulière vulnérabilité ou dépendance résultant de la précarité de sa situation économique ou sociale est apparente ou connue de leur auteur;
  • Par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice. »

 

Protection contre les discriminations

Un nouvel article 225-1-1, relatif aux discriminations liées au harcèlement sexuel, est introduit dans le code pénal. Le législateur permet de sanctionner « toute distinction opérée entre les personnes parce qu'elles ont subi ou refusé de subir des faits de harcèlement sexuel […] ou témoigné de tels faits ». Sont également prohibées les discriminations motivées par l’identité sexuelle.

Le code du travail étend quant à lui la protection contre les discriminations, liées au harcèlement moral ou sexuel, aux personnes en stage ou en formation et prévoit, en cas de non respect de ces dispositions, une peine d’un an d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende.

Prévention du harcèlement

L’employeur a désormais l’obligation d’afficher dans les lieux de travail les textes du code pénal relatifs au harcèlement moral et sexuel. L’article sur le harcèlement sexuel doit également être affiché « dans les locaux ou à la porte des locaux où se fait l'embauche ».

Par ailleurs, le devoir de prévention des risques professionnels de l’employeur est étendu. En plus du harcèlement moral, il doit désormais prévenir les risques liés au harcèlement sexuel.

Loi n° 2012-954 du 6 août 2012, JO du 7 août

Elise Brissaud






Ajouter un commentaire
La possibilité de réagir à un article de Direction[s] est réservé aux abonnés  du magazine Direction[s], de Direction[s] Clés et au Guide du directeur
Envoyer cette actualité par email :
Email de l'expéditeur (vous)*

Email du destinataire *

Sujet*

Commentaire :

* Champs obligatoires

Le Magazine

N° 235 - novembre 2024
Fundraising. Une course de fonds
Voir le sommaire

Formation Direction[s]
Offres d'emploi
Les 5 dernières annonces publiées
Conseil Départemental de la Seine Saint Denis

DIRECTEUR·RICE GÉNÉRAL·E DU CDEF 93

Conseil Départemental de la Seine Saint Denis

MEDECIN REFERENT MALADIES INFECTIEUSES

UDAF DE LA MARNE

DIRECTEUR DE POLE (H/F)

Le Département de la Manche

Responsable du territoire de solidarité Coutançais (f/h)

Département du Val-de-Marne

GESTIONNAIRE COMPTABLE (H/F)


Voir toutes les offres
Agenda
25 au 27 novembre 2024, à Paris-La Défense et en ligne

JASFFG 2024

26 et 27 novembre 2024, à Poitiers

Intergénération & transmission

26 et 27 novembre 2024, à Paris

Journées internationales de la qualité hospitalière et en santé 2024

27 novembre 2024, à Paris

Rencontres de la justice des mineurs

27 novembre 2024, à Hérouville-Saint-Clair

Les violences sexuelles faites aux enfants : de la dénonciation à la reconstruction


Voir tous les évènements
Trophée Direction[s] : l'essentiel

Logo Trophée 2

Participez au Trophée Direction[s] 2024 !!

Sous les hauts patronages de :

Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes


Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Personnes en situation de handicap

En partenariat avec :

Logo Axiome