Cinq textes mettent en musique l’exercice infirmier en pratique avancée (IPA) prévu par la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016. Le principe ? Permettre aux infirmiers exerçant en ambulatoire ou en établissement médico-social de réaliser des actes habituellement dévolus aux médecins. Au sein d’une équipe de soins, ces derniers pourront ainsi leur confier le suivi de patients (avec leur accord), ce sur la base d’un protocole d’organisation précisant les modalités de leur travail en commun.
Renouvellement des ordonnances
Parmi les domaines d’intervention des IPA ? Les pathologies chroniques stabilisées (accident vasculaire cérébral, artériopathie, cardiopathie, insuffisance respiratoire, diabète, maladie d’Alzheimer, de Parkinson, épilepsie), la prévention des polypathologies courantes en soins primaires, l’oncologie ainsi que la maladie rénale chronique. Ces professionnels seront autorisés à conduire « toute activité d’orientation, d’éducation, de prévention ou de dépistage » ou encore à effectuer des actes d’évaluation et de conclusion clinique. Ils seront habilités à renouveler les ordonnances médicales et à prescrire des médicaments non soumis à prescription obligatoire, ainsi que des actes de biologie.
Deux ans de formation supplémentaire
Pour accéder à cette nouvelle fonction, les infirmiers doivent justifier d’au moins trois années d’exercice et suivre une formation de deux ans (niveau Master), accessible dès la rentrée 2018 dans une dizaine d’universités. Des dispositifs de validation de l’expérience et des connaissances seront également mis en place. À l’avenir, cette pratique pourrait être étendue à d’autres prises en charge et à d’autres professions paramédicales, a déjà précisé la ministre Agnès Buzyn.
Décrets n° 2018-629 et n° 2018-633 du 18 juillet 2018, et trois arrêtés du 18 juillet 2018 (le premier liste les pathologies chroniques stabilisées, le deuxième indique les actes techniques, le troisième détaille la formation en vue du diplôme d'État d’IPA)
Noémie Colomb
Publié dans le magazine Direction[s] N° 167 - septembre 2018