Marie Öngün-Rombaldi, déléguée générale de la Fédération Addiction
Des orientations pour l’amélioration de l’offre en addictologie et celle de réduction des risques et des dommages sont fixées par la seconde campagne budgétaire 2022
des établissements et services médico-sociaux (ESMS) « spécifiques ». À la clé, 6,6 milliards d'euros de crédits supplémentaires pour renforcer ou créer notamment des structures. « Des mesures nouvelles rassurantes », se réjouit Marie Öngün-Rombaldi, déléguée générale de la Fédération Addiction. Priorité est donnée à la qualité et à la capacité d’action des centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa), en s'appuyant sur trois dimensions : la proximité (avec la démarche d’« aller vers » et l'intensification des partenariats), la pluridisciplinarité des équipes et l'accompagnement dans la durée. Ce qui nécessitera « des financements à la hauteur sur le terrain », prévient Marie Öngün-Rombaldi.
Et la prévention ?
Les structures sont aussi invitées à investir davantage des domaines comme le dépistage des infections par le VIH et des crédits permettrnt de conforter l'offre des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud). Bémols ? « Rien de spécifique pour la prévention alors que c'est une mission obligatoire qui nécessite des enveloppes pérennes, regrette Marie Öngün-Rombaldi. Des crédits ont été mis en réserve pour la création de haltes soins addictions (HSA), mais il manque une impulsion politique plus forte pour la concrétiser. »
Parmi les nouveautés également ? Le financement de la hausse des prix dans le périmètre des charges financées par l’assurance maladie (5,4 millions d'euros), l'application de la hausse de la valeur du point, ainsi que sa transposition au privé (5 millions). Soit un taux d’actualisation supplémentaire de 1,27 % sur les dotations régionales limitatives (DRL) au 1er janvier 2022. Et si des subsides sont prévus pour les revalorisations (2,1 millions pour les personnels socio-éducatifs, 1,6 million pour les médecins salariés et 3,4 millions pour le Ségur 2), « des professionnels en restent toujours exclus comme ceux des services de prévention », pointe Marie Öngün-Rombaldi. Qui prévient : « On attend des annonces pour l'année à venir. »
Instruction n° DGCS/5B/DGS/SP3/DSS/1A/2022/245 du 2 novembre 2022
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 215 - janvier 2023