Bousculée par la crise sanitaire, la phase d'amorçage du Plan numérique dans les établissements et services médico-sociaux (ESMS) devrait être déclenchée fin janvier, avec les premiers appels à projets. « Elle concernera entre 800 et 1000 structures pour 30 millions d’euros et sera suivie d’un tuilage avec la phase de généralisation en juin-juillet, financée dans le cadre du Ségur de la santé à hauteur de 600 millions d’euros », résume Christian Viallon, président du groupement social de moyens (GSM) Ressourcial [1]. Parmi les objectifs ? Généralisation du dossier unique de l’usager informatisé et interopérable (DUUII), déploiement de services numériques à destination des usagers, accompagnement et montée en compétences des acteurs (personnels, proches aidants…).
Passer en mode « projet »
Christian Viallon, également expert de l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap), invite dès à présent les structures à se mettre en ordre de bataille, avec autour de la table un éditeur et une grappe d’organismes gestionnaires. « Le principe retenu est celui de la mutualisation pour ne pas créer de déséquilibre entre les structures, mais aussi face à la large gamme de compétences en matière de ressources humaines nécessaires (sécurité, exploitation du big data…). » Ses conseils ? Aborder la question sur le long terme et la placer sous « la responsabilité des salariés au plus haut niveau ». En suivant la démarche par appels à projets qui l’accompagnent : prise en compte de l’existant au plan technique, mais aussi vis-à-vis des usagers et professionnels, puis détermination de la cible et des étapes pour y parvenir. L'expert insiste : « La crise montre l’importance de disposer de données fiables et interopérables et l’appel à projets devrait être la norme pendant les cinq ans du plan. Autant se lancer dès maintenant ! »
[1] Auteur de "Accompagner la transformation numérique du secteur social et médico-social", Guide Direction[s].
Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 193 - janvier 2021