« La période hivernale 2010-2011 doit montrer pleinement les changements induits par la mise en place du service public de l'hébergement et de l'accès au logement. » Telle est la recommandation - ou le vœu pieu ? - formulée par Benoist Apparu, secrétaire d'État au Logement dans un courrier adressé aux services déconcentrés le 15 octobre dernier. Une missive qui accompagne la publication de la circulaire hivernale (1). Concrètement, au-delà de la mise à l'abri des personnes à la rue, priorité doit être donnée à « la recherche d'une solution de logement y compris face aux situations d'urgence ».
Si la circulaire attribue un rôle central aux services intégrés d'accueil et d'intégration (SIAO), la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) doute que ces plates-formes uniques soient opérationnelles dans tous les départements.
Logique saisonnière
Pour le réseau associatif, la logique saisonnière est toujours à l'œuvre. Et d'ajouter « le principe du "logement d'abord" ne peut être efficace que si les personnes peuvent bénéficier d'un accompagnement social adapté ». S'agissant de la fonction de référent personnel auprès des personnes sans domicile, les commentaires de la Fnars sont cinglants : « Personne ne sait ce que c'est, ni dans la logique, ni dans les modes d'organisation. » L'enveloppe supplémentaire de 63 millions d'euros pour l'hébergement annoncée, le 10 novembre, par le Premier ministre n'a pas calmé les inquiétudes du Collectif des associations unies. Qui dénonce « une gestion au coup par coup » et appelle de ses vœux « une vraie stratégie déclinée sur les territoires dans une logique de programmation sur plusieurs années ». Seul gage de réussite du chantier de la refondation.
Circulaire DGCS/1A/2010/375 du 15 octobre 2010
Nadia Graradji
Publié dans le magazine Direction[s] N° 80 - janvier 2011