La refondation du dispositif d'hébergement, annoncée en novembre dernier par Benoist Apparu, secrétaire d'État au Logement, franchit un cap majeur avec la mise en place des services intégrés de l'accueil et de l'orientation (SIAO) dans les départements. Dans une note technique en date du 16 décembre, la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) invite les préfets à choisir un opérateur unique chargé de coordonner l'action des différents acteurs, de la veille sociale jusqu'au logement (maraudes, 115, services d'accueil et d'orientation, centres d'hébergement...). Objectif visé : améliorer la prise en charge des personnes sans logement. « L'urgence et l'insertion pourront être gérées par un seul et même opérateur ou par deux opérateurs distincts », précise la DGCS.
Éviter toute concurrence
Si la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) reconnaît l'utilité d'un changement des pratiques des acteurs du terrain, elle émet de nombreuses interrogations sur les modalités opérationnelles définies par la DGCS. « La mise en œuvre des SIAO requiert une concertation préalable afin d'éviter toute concurrence entre les associations et le risque d'hégémonie d'un acteur au détriment des autres. Notre principale crainte est qu'il y ait une scission entre les dispositifs d'urgence et l'insertion. Pourquoi ne pas pousser la logique d'un opérateur unique jusqu'au bout ? », s'interroge Sylvie Lewden, chargée de mission veille sociale et habitat.
Les opérateurs départementaux « urgence » devront être opérationnels, au plus tard le 1er avril, et les opérateurs « insertion » d'ici au 1er juin. Des délais jugés insuffisants par la Fnars. « Une telle réorganisation demande du temps. Certains services de l'État ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne pourront pas respecter ces échéances », avertit Sylvie Lewden. Une circulaire devrait prochainement apporter plus de précisions sur la mise en œuvre de ces services.
Fiche technique de la DGCS du 16 décembre 2009
Nadia Graradji