Animé par Bruno Grouès (Uniopss), le collectif Alerte a fait des propositions.
Les acteurs de la lutte contre l’exclusion se tiennent prêts. À l’approche de la conférence de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale, programmée les 10 et 11 décembre prochains, les organisations du secteur veulent peser dans le débat. Et profiter des sept groupes de travail lancés mi-octobre pour rappeler leurs priorités en termes d’emploi, d’immigration ou encore d’accès aux droits. « C’est la première fois qu’un chef d’État s’engage sur une politique globale de lutte contre la pauvreté, nous espérons obtenir des résultats tangibles, confie Bruno Grouès, conseiller technique à l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss). Comme le diagnostic est déjà connu, nous allons surtout proposer des mesures de court et moyen terme. » Le collectif Alerte [1], qu’il anime, suggère notamment de revaloriser les minima sociaux ou de donner aux demandeurs d’asile le droit de travailler.
L’hébergement à la peine
Le secteur de l’hébergement espère, pour sa part, mettre fin à la série de déceptions qu’il subit depuis plusieurs mois. En effet, le principe de fin de la gestion saisonnière du dispositif d’urgence, réaffirmé à plusieurs reprises par le gouvernement, tarde à se traduire dans les faits. Et les annonces du Premier ministre relatives à la mise en place de « projets territoriaux de sortie de l’hiver » et au déblocage de 50 millions d’euros, ne suffisent pas à rassurer les associations. « Ce fonds d’urgence correspond à la traditionnelle rallonge de rentrée pour une mission régulièrement sous-budgétée », nuance ainsi Jeanne Dietrich, conseillère technique à l’Uniopss. Quant aux créations de places, elles ont déjà été revues à la baisse à plusieurs reprises : « Des 15 000 places d’hébergement d’urgence sur cinq ans promises par François Hollande lors de la campagne présidentielle, nous sommes passés à 5 000 », dénonce-t-elle. La réflexion en cours, également alimentée par les travaux de la mission [2] confiée en septembre à Alain Régnier, délégué interministériel à l'hébergement et à l'accès au logement (Dihal), devrait clarifier certaines orientations.
[1] Le collectif regroupe 35 fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l'exclusion coordonnées par l'Uniopss.
[2] Lire Direction[s], n° 100, p. 6
Aurélia Descamps
Publié dans le magazine Direction[s] N° 101 - décembre 2012