La période hivernale arrivée à terme, l’heure est au bilan. L’ensemble des projets territoriaux de sortie de l’hiver sont bien arrivés sur le bureau de la ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot. D’après les calculs du gouvernement, 6 800 places d’hébergement d’urgence doivent être pérennisées ou créées en 2013 (et 7 900 en logement adapté), dont 1 400 en Ile-de-France. Soit bien plus que les 5 000 places initialement prévues par le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale. « S’il y a bien un volontarisme gouvernemental pour sortir d’une logique de gestion au thermomètre, nous n’en voyons pas encore la traduction concrète, s’inquiète Laura Charrier, chargée de mission à la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars). Pour l’instant, sur le terrain, des gymnases ferment et des dispositifs hivernaux sont prolongés. Les appels à projets relatifs aux nouvelles places viennent seulement d’être lancés : ils ne financeront que des mesures de mise à l’abri, sans accompagnement social, dans le cadre de conventions de courte durée. Il n’y a pas de remise à la rue sèche et brutale, mais on est loin de l’objectif d’accès au logement d’abord.»
Prévention des expulsions
En matière de prévention des expulsions locatives, alors que le Collectif des associations unies demandait, en mars, un moratoire sur le sujet pour toute l’année 2013, le gouvernement s’en remet au futur projet de loi Urbanisme et logement qui sera présenté en juin en Conseil des ministres. Il devrait notamment proposer une garantie pour les propriétaires contre les impayés de loyers. « Nous n’avons pas été consultés à ce sujet, regrette Laura Charrier. À qui s’adressera-t-elle ? Comment sera-t-elle financée ? »
Aurélia Descamps
Publié dans le magazine Direction[s] N° 108 - juin 2013