Marie-Andrée Blanc, présidente de l'Unaf
Faute de représentativité « suffisante », la Cour préconise de revoir le financement de l’Unaf et de le conditionner à des conventions d’objectifs. Votre sentiment ?
Marie-Andrée Blanc. D’abord, nous ne l’avons pas attendu pour travailler sur le nombre de nos adhérents et pour lancer, il y a trois ans, un plan de développement en ce sens. Mais ce sujet n’a rien à voir avec nos modalités de financement : celles-ci sont liées à notre statut et à nos missions définies par la loi, à savoir représenter et défendre les 18 millions de familles en France et intervenir sur les questions qui les touchent. Soumettre cette activité à l'avis préalable de l'État par le biais de conventions serait antinomique avec notre indépendance.
Que répondez-vous à la nécessité d’une « gestion plus modeste » ?
M.-A. B. Nous fonctionnons avec de l’argent public, il est donc normal que nous soyons garants de sa bonne utilisation. Nos dépenses de fonctionnement évoluent modérément, et les frais des administrateurs sont conformes aux impératifs d’une bonne gestion. Aucune dépense excessive n’ayant été pointée, rien ne justifie une telle charge. Par ailleurs, le fonds spécial (source de notre financement) est lié au périmètre de nos missions : comment peut-on juger que nous en faisons trop pour les familles ?
L’Unaf était-elle avertie des dysfonctionnements relevés dans les services tutélaires des Udaf ?
M.-A. B. Lorsque l’une d’elles a rencontré en 2014 des problèmes, l’ensemble des mesures a été confiée à une union voisine par le tribunal de grande instance. C’est la preuve que lorsque nous avons connaissance d’un souci nous agissons, mais aussi que la qualité de l’accompagnement est reconnue ! Quant à l’idée de confier à l'Unaf des pouvoirs sur la protection juridique, rappelons que la gestion et le contrôle des Udaf sont intégralement sous l’autorité de l’État, en particulier de la Justice.
Propos recueillis par Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 152 - avril 2017