En marge de la conférence sociale, la fédération d’employeurs Fegapei a diffusé ses « propositions pour revaloriser le pouvoir d’achat » des salariés relevant de la convention collective nationale du 15 mars 1966 (CCN 66). La première concerne une hausse de 2 % des salaires. « À condition qu’elle soit compatible avec l’Ondam [1] médico-social 2013 », nuance toutefois Philippe Calmette, son directeur général. Une précision de taille, alors même que ce taux reste inférieur à celui de + 2,4 % demandé en mai dernier par les syndicats de salariés CFTC et FO.
Monétiser les congés ?
Deuxième piste évoquée, la suppression du plus bas échelon et l’augmentation du minimum conventionnel. Déjà à l’ordre du jour de la feuille de route sociale du gouvernement, cette évolution semble urgente au regard de la récente revalorisation du Smic. Enfin, la Fegapei remet sur la table sa proposition de monétiser certains jours de congés. Rejetée par les syndicats en février 2012, elle se limite cette fois aux congés d’ancienneté. « Au vu des restrictions budgétaires, l’unique moyen d’augmenter le pouvoir d’achat est d’agir sur le temps de travail. Laissons chaque salarié décider ! », lance Philippe Calmette. « Seuls les plus anciens pourront faire ce choix, réplique Nicolas Tessier, de la Fédération nationale de l’action sociale de FO (Fnas-FO). Ces jours de repos sont des acquis sociaux. »
Testées lors de réunions bilatérales avec les syndicats de salariés cet été (1), ces propositions réussiront-elles à passer le cap de la commission prévue fin septembre ? Leur mérite est au moins de renouer le dialogue. Reste à savoir si elles seront du goût du Syndicat des employeurs associatifs de l'action sociale et médico-sociale (Syneas). « Nous verrons si nos propositions peuvent concorder », indique Stéphane Racz, son directeur général.
(1) Objectif national des dépenses d’assurance maladie
(2) Seule la Fnas-FO a décliné l’invitation.
Aurélia Descamps
Publié dans le magazine Direction[s] N° 99 - octobre 2012