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Les ergothérapeutes, des professionnels multifonctions

02/04/2025

Ils favorisent l’autonomie des personnes dans les gestes de la vie quotidienne mais assurent aussi le soutien aux professionnels qui les accompagnent. Les ergothérapeutes se trouvent au carrefour des besoins de tous, à domicile comme en établissement.

« Je n’hésite pas à solliciter les médecins pour un avis sur un moulage », explique Hélène Chopin (Assia).

Deux jours d’intervention en établissement, deux à domicile. Mais avec toujours, partout, la volonté de répondre à un besoin exprimé. Le plus souvent par un professionnel, pour qu’il puisse aider efficacement, et sans se blesser lui-même, une personne âgée ou handicapée. Voilà comment Hélène Chopin, 33 ans, diplômée d’État depuis 2014, présente son métier d’ergothérapeute et son organisation personnelle. Depuis dix ans, elle est salariée d’Assia Réseau UNA, une association d’aide à domicile d’Ille-et-Vilaine.

Professionnels de santé, les ergothérapeutes occupent en effet une place à la croisée des aides à mettre en œuvre pour soutenir les personnes en difficulté pour se laver, manger, se déplacer… et des dispositifs qui peuvent soulager les professionnels dans leur travail d’accompagnement. « C’est un métier extrêmement varié, on ne s’ennuie jamais ! » s’enthousiasme Siham Arabat, 25 ans, diplômée en 2022, et qui intervient au centre Raoul Clainchard et à la maison d’accueil spécialisée (MAS) Marie-Rose Harion, sur le site du Neuhof de l’association Adèle de Glaubitz (Bas-Rhin).

Pédagogie et diplomatie

En plus de favoriser l’autonomie des personnes et de faciliter le travail des professionnels, les ergothérapeutes interviennent dans la formation de ces derniers. En leur apportant des informations sur les pathologies, mais aussi en leur montrant l’utilisation d’aides techniques disponibles pour assurer les transferts, les douches… À l’image de ce que fait Hélène Chopin grâce à un plateau technique dédié, installé au siège de l'association, où sont formées toutes les nouvelles recrues auxiliaires de vie par exemple.

Pour mener à bien ces missions si diverses, la première qualité d’un ergothérapeute doit être « l’écoute des usagers », selon Hélène Chopin, mais il doit également savoir « arrondir les angles », lorsque des avis divergent, entre personnes et accompagnants ou entre professionnels d’une même équipe pluridisciplinaire. La patience semble par ailleurs capitale, tant chaque personne a son propre rythme d’acceptation, de sa situation physique par exemple mais aussi lors de la mise en place d’un nouvel outil. Siham Arabat estime qu’il convient de déployer de l’empathie pour s’adapter au mieux. Et du dynamisme, pour rester force de proposition. Une qualité très appréciée par la directrice des deux établissements où elle intervient, Cécile Coulon, qui ajoute qu’elle cherche en outre chez ces experts de « l’appétence pour les aspects techniques, et la capacité à mener une veille régulière, y compris sur les aides à la communication qui se développent beaucoup ». L’ergothérapeute doit également déployer de la « pédagogie », recommande Thomas Routier, directeur de la MAS La Gerlotte, du Gapas, dans le Nord. En gardant une bonne dose d’« humilité », note Martin Nicolas, 47 ans, ergothérapeute dans cet établissement : « Malgré toute notre technicité, nous ne devons pas imaginer que nous sommes les sauveurs ! »

Une reconnaissance en bonne voie

Reste que le pessimisme serait un défaut pour l’exercice de ce métier, selon Hélène Chopin, au vu des situations parfois difficiles des personnes accompagnées. De même que l’incapacité à s’organiser et anticiper. Les ergothérapeutes interrogés estiment que depuis quelques années, leur savoir-faire et leur place sont reconnus au sein des équipes pluridisciplinaires. De toute façon, commente Cécile Coulon, « il est impossible de travailler seul dans son coin lorsqu’on aide des populations comme celles que nous accueillons dans nos établissements ». Non sans frottements parfois, avec les kinésithérapeutes ou les psychomotriciens, confie Martin Nicolas, qui défend dans ce cas que plusieurs interventions qui peuvent sembler similaires auprès d’une même personne valent mieux qu’une.

Avec le corps médical, la collaboration s’est également améliorée. « J’hésite beaucoup moins à solliciter les médecins, par exemple pour un avis sur un moulage », indique Hélène Chopin. Un progrès intéressant puisque, souligne Thomas Routier, cet accompagnement vise, aussi, à « renforcer l’autodétermination des personnes ». Mieux les personnes sont appareillées, plus elles sont libres de leurs choix.

Sophie Massieu

Où et comment se former

Le diplôme d’État d’ergothérapeute est de niveau bac +3. Plusieurs instituts de formation en ergothérapie y préparent. Mais il est aussi possible de suivre ces enseignements au sein de quelques instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) ou de certains instituts régionaux du travail social (IRTS). Après quatre ans d’exercice et une formation de cadre de santé de dix mois, les ergothérapeutes peuvent exercer des fonctions d’encadrement. Métier très recherché, en 2023, selon l’Onisep, il comptait 16 267 professionnels, dont 87 % de femmes.

Publié dans le magazine Direction[s] N° 240 - avril 2025






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