Quelques millions en moins par ci, quelques millions en moins par là... À l'heure de la préparation du budget de l'État 2011-2013, le gouvernement affiche clairement son intention de réduire les dépenses publiques. Des « coups de rabot » auquel n'échappera pas le secteur social et médico-social. Dès juillet, François Baroin, ministre du Budget, a annoncé une forte diminution des crédits consacrés aux aides sociales. Au rang des pistes envisagées, la suppression de l'exonération de cotisations patronales proposées jusqu'ici au niveau du Smic aux associations et structures agréées de l'aide à domicile. Déjà, les fédérations concernées redoutent de voir s'accentuer leurs problèmes de financement.
Prémices de la grogne
Côté emploi, la rigueur est également de mise. Ainsi, le nombre de contrats aidés dans le secteur non marchand est revu à la baisse (de 400 000 en 2010 à 340 000 l'an prochain). Et la part de salaire payée par l'État passe, dès à présent, de 90 % à 80 %. Cette disposition s'applique aux 183 104 contrats d'accompagnement dans l'emploi programmés pour ce second semestre (1). Toutefois, pour les recrutements en ateliers et chantiers d'insertion, le taux de subvention est maintenu à 105 %, « dans la limite d'un taux moyen global de 85,4 % ». Enfin, alors que le plan Apparu doit entrer dans une phase opérationnelle, le gouvernement envisage de geler le nombre de places dans les structures d'hébergement au niveau atteint fin 2009. Suite à toutes ces annonces, la grogne se fait déjà entendre... D'ores et déjà, quatre réseaux de l'insertion par l'activité économique (Coorace, Fnars, Chantier école, Cnei) ont lancé une campagne de mobilisation des élus.
(1) Instruction DGEFP n° 2010-17 du 8 juillet 2010
Nadia Graradji
Publié dans le magazine Direction[s] N° 77 - octobre 2010