Les gestionnaires sont-ils rassurés ?
Stéphane Racz. Il y a des pistes intéressantes sur la prise en compte de l’inflation ou l'aide à l’embauche d’alternants (3,5 milliards d’euros), mais aussi des zones d’incertitudes auxquelles il faut des réponses. Sinon, nous serons sur une vraie déception. Un exemple : le PLFSS prévoit la traduction dans l’associatif de la hausse du point d’indice à hauteur de 3 % pour 456 millions d’euros. Il nous faudrait deux fois plus ! Quid de la part des départements ? Il faut qu’on en sache plus sur le calcul, surtout au regard des expériences récentes où les engagements financiers n’arrivent pas au bout de la tuyauterie.
Et pour l’extension du bouclier tarifaire ?
S.R. C’est l’autre question. Le bouclier est étendu aux Ehpad et visiblement bientôt au handicap. C’est très bien mais pourquoi les autres champs en sont-ils exclus ? Encore un « oui », mais… On sait déjà que cette limitation de la hausse des dépenses à 15 % ne suffira pas compte tenu, notamment, des avances faites par les établissements pour payer les revalorisations salariales. On va vers un gros problème de trésorerie pour les associations.
La pilule de la non-extension du Ségur est-elle passée ?
S.R. C’est un signal très négatif et la lacune principale de ce PLFSS, même si 700 millions d'euros supplémentaires sont consacrés à la fin de la montée en charge des mesures du Ségur. Demander aux employeurs de prendre leurs responsabilités dans le cadre de la convention collective unique (lire p. 4), c’est faire fi du calendrier des négociations alors que nous sommes face à une énorme urgence. On nous annonce une réunion du comité des financeurs. Or, c’est tous ensemble autour de la table qu’il faut poser le sujet. L’attractivité est le fil qu’il faut tirer pour faciliter tout le reste ! Au-delà de l’inflation, de la crise énergétique, c’est le sujet qui préoccupe le plus nos adhérents !
Propos recueillis par Laura Taillandier
Publié dans le magazine Direction[s] N° 213 - novembre 2022