Replacer l'usager au cœur du dispositif. Donner la priorité au logement y compris pour les publics les plus vulnérables. Tels sont les deux principes majeurs du plan présenté, le 10 novembre, par Benoist Apparu. Alors que le troisième rapport annuel du comité de suivi de la mise en œuvre du droit au logement opposable (DALO) dresse un bilan mitigé, le secrétaire d'Etat au logement a retenu 20 propositions pour une refondation du dispositif d'hébergement et d'accès au logement des personnes sans-abri ou mal logées.
Un service public d'hébergement
Avant avril 2010, chaque département sera doté d'un service centralisé de l'accueil et de coordination de la veille sociale. Un second opérateur recensera les demandes et l'offre d'hébergement, en dehors des places d'urgence. Il définira, "en concertation avec les gestionnaires de structures", l'orientation de chaque demandeur. Chaque usager pourra également être assisté, tout au long de son parcours vers le logement, par un référent personnel. "L'accompagnement social ne doit pas être exclusivement axé sur le logement mais doit être global", insiste François Brégou, chargé de mission à la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars).
Les jeunes sortant de l'ASE oubliés
Un groupe de travail réalisera, au plus tard en mars, un référentiel des prestations et des coûts des structures d'hébergement. "Il faudra rester vigilant sur la détermination de ses modalités car le calendrier est assez serré", avertit Jeanne Dietrich, conseillère technique à l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss). Enfin, une série de mesures permettra de prévenir la mise à la rue. "Le plan a pris en compte les expulsions locatives, les sortants de prison mais à oublier les jeunes qui sortent de l'Aide sociale à l'enfance. Il est urgent d'agir en amont des sorties des institutions. Actuellement, 20 % des places dans nos structures sont occupées par les jeunes âgés de 18 à 25 ans ", alerte la Fnars. A la veille de l'hiver, le premier accueil des personnes à la rue est engagé. Plus de 5 431 places de mise à l'abri supplémentaires sont prévues, dont 2 126 en Ile-de-France et 40 accueils de jour mobilisables la nuit.
Nadia Graradji