Les pouvoirs publics vont avoir affaire à un nouvel interlocuteur. Fin mai, dix organisations (1) représentant les établissements et services pour personnes handicapées ont créé la Conférence des gestionnaires. Au rang des constats ayant présidé à ce rassemblement ? L'évolution des politiques nationale et territoriale, les nouvelles attentes des usagers ou bien encore la nécessité de concilier accompagnement de qualité et... maîtrise des coûts.
Le paysage de la représentation du secteur poursuit donc sa lente adaptation. Toutefois, l'heure n'est pas (encore ?) à la fusion. La Conférence reste un rassemblement informel, sans statut ni pilote, chaque membre en étant le porte-parole. Elle permettra surtout une expression commune, et visible, des gestionnaires au sein du Comité national consultatif des personnes handicapées. « En outre, chacun a développé des outils et des référentiels en matière de gestion ou de gouvernance qui méritent d'être mutualisés », explique Philippe Calmette, directeur général de la fédération d'employeurs Fegapei.
Financement corrélé aux besoins
Cette conférence a aussi vocation à porter les intérêts budgétaires du champ. Elle entend garantir la qualité de l'accompagnement, « via un financement des établissements et services corrélés aux besoins ». Un projet porté de longue date par la Fegapei, qui vient, d'ailleurs, de finaliser une étude montrant l'absence de corrélation entre le coût annuel de l'accompagnement des personnes handicapées et le degré de dépendance. La Fédération estime ainsi qu'il « peut être opportun de partir des besoins de la personne pour établir une tarification plus juste ». Pour l'heure, le projet, mené avec l'appui de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, va entrer dans sa phase expérimentale.
(1) Agapsy, Aire, APF, Fagerh, Fegapei, Fehap, Fisaf, Gepso, Trisomie 21 France, UNA
Noémie Gilliotte