Deux ans après le lancement du plan de lutte contre la pauvreté, les acteurs associatifs avaient plus que jamais besoin de gages, assortis de paroles politiques fortes. C’est ce à quoi s’est attelé le chef de l’Etat, le 14 octobre. « La pauvreté est une humiliation pour la société, a-t-il martelé. L’aggravation de la situation […] justifie aujourd’hui l’application du plan dans toute son exhaustivité […], voire de le compléter régulièrement. » Avant de revenir sur trois "points noirs" particuliers identifiés par les associations. Le premier ? La fusion du RSA activité et de la prime pour l’emploi (PPE), promise pour le 1er janvier 2016, en veillant à ce qu’il n’y ait « aucun perdant ». « C’est la première fois qu’un calendrier est donné, se satisfait le président du collectif Alerte, François Soulage. Après la réduction d’impôt sur le revenu prévue pour les contribuables en 2015, le président a reconnu que ce serait là une façon de redonner du pouvoir d’achat à ce public aussi. »
Garantie jeunes déployée
La question de la garantie jeunes a été évoquée : une cinquantaine de départements devaient être incités à entrer dans le dispositif en octobre, a assuré l'Élysée. En matière de logement, l’extension de la garantie universelle des loyers (GUL) aux apprentis est aussi sur la table. « En outre, il n’a pas fermé la porte à une éventuelle généralisation, qui devrait passer en particulier par les acteurs de l’intermédiation locative, et non porter sur les seuls liens entre propriétaires et locataires », reprend Francois Soulage. La création de plus de prêts très sociaux et de nouvelles places d’hébergement (via un transfert des crédits actuellement mobilisés au profit du recours à l’hôtel) a été également promise. Quant à la mobilisation en faveur de l’emploi des chômeurs de longue durée, elle reste d’actualité : le ministère du travail s’est formellement engagé à peser pour que la négociation entre les partenaires sociaux débouche sur un accord national interprofessionnel (ANI), indique le collectif.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 125 - novembre 2014