De « graves atteintes aux droits » des mineurs en centres éducatifs fermés (CEF) ont été dénoncées à la rentrée par le SNPES-PJJ/FSU. Fouilles systématiques, limitation de contacts avec la famille utilisée comme punition... « Des dérives inhérentes à ces structures privatives de liberté davantage qu’éducatives », estime Natacha Grelot, cosecrétaire nationale du syndicat. Déjà « alertée à différentes reprises de l’existence de dysfonctionnements », la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ) a réagi cet été, demandant à ses services dans une note interne « une vigilance accrue » pour prévenir ou repérer les faits engendrant « des situations de maltraitance sur les jeunes placés » [1]. Cinq CEF ont même fait l’objet d'une suspension d’activité de juillet 2014 à septembre 2015, indique l'administration.
Remise en cause
« Il y a certes une volonté de la DPJJ de ne plus étouffer les dérapages, mais c’est insuffisant, soulève Natacha Grelot. L’heure est au bilan des CEF, voire à la remise en cause de leur existence. » La direction, qui devait recevoir des représentants du syndicat fin septembre, fait d’ores et déjà savoir qu’« il n’est pas envisagé de transformer les centres en établissements de placement éducatif (EPE) ». Et prévoit de diffuser cet automne un plan d’action destiné à améliorer la prise en charge des mineurs dans ces structures [2].
[1] Note du 4 août 2015
[2] Établi sur la base d’un rapport d’inspection interministériel de juillet 2015 qui, en septembre, n’était toujours pas rendu public.
Justine Canonne
Publié dans le magazine Direction[s] N° 135 - octobre 2015