Dans la perspective du démantèlement de la « jungle » de Calais (qui devait avoir lieu avant la fin octobre), le ministère somme les préfets d’ouvrir des places d’hébergement pour les demandeurs d’asile. Au total ce sont 5 400 places autorisées en 2016 qui doivent l'être et 2000 places créées en 2017, rappelle Bernard Cazeneuve.
Procédure d'explusion
Pour « accroître la fluidité dans le dispositif national d’accueil », les préfets sont invités à mobiliser les logements disponibles à destination des réfugiés. Il leur revient également d’engager « systématiquement » la procédure d’expulsion des structures des personnes déboutées du droit d’asile qui, selon la place Beauvau, n’ont pas vocation à bénéficier du dispositif de droit commun. Ce qui fait bondir Florent Gueguen, directeur général de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui y voit une attaque au principe même de l’accueil inconditionnel. « Le ministre plaide pour que les déboutés ne soient pas envoyés vers les services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO). Alors qu’aujourd’hui seulement 35 % des demandeurs obtiennent l’asile, les autres vont donc se retrouver à la rue et rejoindre les campements ! », s’indigne-t-il.
La Fnars s’insurge également contre les deux appels d’offres nationaux lancés fin septembre pour créer plus de 10 000 nouvelles places d’hébergement d’urgence, généralistes et pour les demandeurs d’asile. Dans un courrier adressé au ministère de l’Intérieur, elle reproche au cahier des charges d’imposer aux gestionnaires de refuser d’orienter les personnes déboutées vers l’hébergement d’urgence généraliste. Plus globalement, il regrette que le recours aux marchés publics conduise les associations « à assurer un rôle de prestataires et non plus de partenaires ».
Instruction du 19 septembre 2016
Noémie Colomb
Publié dans le magazine Direction[s] N° 147 - novembre 2016