Quelque 500 millions d’euros pour convaincre les jeunes qu’ils restent le fil rouge du quinquennat. Le 11 avril, Manuel Valls a, une nouvelle fois, cherché à les rassurer en annonçant des mesures en faveur de leur insertion professionnelle. Instauration d’une aide à la recherche d’emploi pour 126 000 nouveaux diplômés d’origine modeste [1], création de bourses pour les étudiants des classes moyennes et les décrocheurs, ou encore amélioration de la rémunération des apprentis… entièrement compensée, promet l’État aux entreprises. Le renforcement de leur autonomie passera notamment par la mise en place d’un droit universel à la garantie locative pour les moins de 30 ans et par un accès simplifié à la CMU-C pour les jeunes isolés à faibles ressources. Satisfecit du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui y voit la reprise de plusieurs de ses préconisations. Des avancées auxquelles s’ajoute la surtaxation des contrats courts rendue obligatoire, également promise pour lutter contre la précarité. Aux partenaires sociaux de déterminer, lors des négociations Unedic, les modalités d’application du dispositif qui devait faire l’objet d’un amendement au projet de loi Travail [2].
Traduction législative
La majorité de ces mesures devrait être portée par le projet de loi Égalité et Citoyenneté, présenté le 13 avril quelques heures avant la tenue du troisième comité interministériel éponyme. Outre le renforcement de la « priorité jeunesse », le texte entend consolider la cohésion nationale, en généralisant l’engagement citoyen en particulier. À ces fins, l’exercice du service civique sera élargi aux réfugiés et le congé d’engagement associatif (six jours annuels, fractionnables en demi-journées) permettra aux dirigeants associatifs d’exercer leurs fonctions.
[1] Également prévue par la feuille de route 2016-2017 du plan Pauvreté, présentée le 14 avril.
[2] Examiné au Parlement à partir du 3 mai.
Gladys Lepasteur
Publié dans le magazine Direction[s] N° 142 - mai 2016