« Nous serons à vos côtés pour vous permettre de vous développer et de mieux réaliser vos missions », a déclaré Édouard Philippe, le 9 novembre, devant un parterre d’acteurs associatifs. Entouré des ministres de l’Éducation nationale et de la Transition écologique et solidaire, il a souhaité rassurer le secteur particulièrement secoué par les décisions du gouvernement en début de quinquennat. D’abord, en rappelant les différentes mesures présentées après l’été, dont l’augmentation de 16 % de l’enveloppe consacrée au service civique pour financer 150 000 contrats l’an prochain ou l’abondement de 25 millions d’euros du fonds pour le développement de la vie associative (FDVA).
Des groupes de travail participatifs
En outre, 170 000 associations bénéficieront du maintien du crédit d’impôt sur la taxe sur les salaires (CITS) en 2018 avant sa transformation, en 2019, en une réduction pérenne de cotisations patronales. « Des annonces positives qui ne répondent pourtant pas aux questions immédiates », relève Frédérique Pfrunder, déléguée générale du Mouvement associatif. Qui pointe qu’« entre la baisse des dotations aux collectivités, les coupes dans les budgets des ministères et la chute des contrats aidés, le modèle économique de nombreuses associations est menacé en 2018 ».
À plus long terme, Édouard Philippe souhaite déployer « un processus de travail participatif avec les partenaires associatifs et plus largement ceux de l’économie sociale et solidaire (ESS) ». Deux commissions au sein du Haut Conseil à l'ESS ont ainsi été relancées en octobre, sur l’innovation sociale et l’autre sur la stratégie de développement de l’ESS. D’autres groupes de travail (notamment sur le bénévolat) auront pour mission de formuler des propositions afin de bâtir un plan d’actions prévu en mars prochain.
L’engagement reconnu
Le Premier ministre a émis de nouvelles pistes comme la semaine de l’engagement en juillet (date anniversaire de la loi de 1901) ainsi que la révision et le renforcement de la charte des engagements réciproques signée en 2014 pour lui « donner plus de poids ».
Si ces ambitions sont perçues comme un premier pas pour rouvrir le dialogue, les professionnels restent prudents. « Nous attendons de ce futur plan qu’il donne le cadre général de la politique globale de la vie associative. En particulier qu’il réaffirme la reconnaissance de la liberté des associations », prévient Frédérique Pfrunder. De même Florent Gueguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité, veut profiter de cette réflexion pour « rappeler que le rapport de l’État et des associations ne doit pas seulement être régi sous l’angle de la commande publique et des appels à projets au détriment des initiatives de terrain ».
Noémie Colomb
Emmanuel Macron au chevet des banlieues
S'adressant aux acteurs de la politique de la ville le 14 novembre, le président de la République a appelé à une mobilisation nationale pour les quartiers dont le détail sera présenté en février. Son ambition ? « Ramener le droit commun » dans ces territoires à travers des actions de soutien aux familles pauvres ou la mise en œuvre de plans de lutte contre la radicalisation, ou encore l’émancipation des habitants par l’emploi via la formation et l’expérimentation des emplois francs (aide financière à l’employeur qui embauche une personne vivant dans un quartier sensible). En outre, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) bénéficiera d'un fonds de dix milliards d’euros sur les prochaines années. De leur côté, les préfets devront veiller à ce que les 200 000 contrats aidés prévus en 2018 soient maintenus dans ces territoires en priorité. Un conseil présidentiel de la ville se réunira tous les trois mois pour suivre l’avancée des travaux. Enfin, Emmanuel Macron a assuré aux associations que les crédits de la politique de la ville qui financent leurs actions seront sanctuarisés durant tout le quinquennat.
Publié dans le magazine Direction[s] N° 159 - décembre 2017