Vous qualifiez ce contrat d’« historique ». Pourquoi ?
Stéphane Foisy. D’abord, l’engagement financier de l’État est fort : 75 millions d’euros pour créer sur cinq ans 5 000 postes dans les entreprises adaptées (EA). Le contrat veut aussi favoriser l’autonomie professionnelle des personnes handicapées. Par ailleurs, il cible les jeunes, un public difficile à recruter car mal identifié. Les missions locales, Pôle emploi et les Cap emploi (tous signataires) doivent permettre de les approcher. La formation et la modernisation du secteur figurent aussi parmi les priorités.
Professionnalisation et modernisation étaient déjà dans le pacte pour l’emploi 2012-2014. Quelles sont alors les nouveautés ?
S. F. Ce contrat s’inscrit dans la continuité du pacte, qui avait déclenché une dynamique qui va maintenant pouvoir se déployer. Par exemple, nous allons généraliser la mise en place de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Et partager notre expérience au sein des comités régionaux de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (Crefop).
En mai, un nouveau gouvernement sera en place. Êtes-vous confiant sur la réalisation de ce contrat ?
S. F. Nous y veillerons. Il n’a pas toujours été facile de faire respecter le pacte signé fin 2011, sous François Hollande. Il a fallu batailler mais nous y sommes arrivés. Si ce contrat donne du poids, il n’a rien d’opposable. Nous avons sollicité l’ensemble des candidats, car au-delà, nous voulons lever le contingentement des aides aux postes fixé chaque année par la loi de finances.
Que pensez-vous du récent rapport des inspections générales Igas-IGF [3] qui pointe les dérives du secteur ?
S. F. Nous ne remettons pas en cause les difficultés pointées et sommes prêts à dialoguer avec les pouvoirs publics pour améliorer certains aspects de notre modèle. Le pacte pour l’emploi a initié un changement de culture en matière de professionnalisation. Il faut du temps pour que toutes les EA intègrent ces évolutions. Notre priorité reste la création d’emploi pour ceux qui en sont le plus éloignés.
[1] À lire sur www.unea.fr (onglet newsletter du 13 mars)
[2] Dont le Cheops, l’UNML, l’Unapei, l’APF, la Fédération des Apajh…
[3] « Les entreprises adaptées », rapport IGF-Igas, septembre 2016, à consulter sur www.igf.finances.gouv.fr
Propos recueillis par Noémie Colomb
Publié dans le magazine Direction[s] N° 152 - avril 2017